Les 3 saisons de Bernard Stamm, 2 transatlantiques et 1 Solitaire du Figaro

21.12.10, 17:44
Bernard
Bernard Stamm avait qualifié l’année 2010, d’année de ‘transition’. Et quelle transition ! En quelques mois, il aura participé à trois courses, dont deux transatlantiques et parcouru près de 10 000 milles. Une gageure pour ce marin singulier.

Malgré un CV nautique impressionnant, Bernard n’appartenait pas à la grande et belle famille des ‘Figaristes’. Et ce n’est naturellement pas pour compléter son tableau de chasse de skipper s’est lancé sur le circuit début 2010 sur Cheminées Poujoulat, mais bien pour peaufiner sa préparation en vue du Vendée Globe 2012. Régater, naviguer, courir les mers, encore et encore… pendant qu’en Suisse, un 60 pieds Imoca ‘sur mesure’ était en construction.

Premier acte au printemps : le programme sportif 2010 ainsi concocté s’ouvrait de belle manière avec une transatlantique en double : la Transat Ag2r entre Concarneau et Saint Barth aux Antilles, qu’il a choisi de courir avec le l’aguerri Figariste brestois, Gildas Mahé, également bizuth de cette épreuve. Après 23 jours, 08 heures 33 minutes et 24 secondes de course et près de 4000 milles parcourus, Cheminées Poujoulat a franchi la ligne d'arrivée en 10ème position. Un joli résultat pour cet équipage de bizuths et surtout pour Bernard, dont c’était la première course en monotype, même si Stamm court toujours pour la ‘gagne’, «sinon à quoi bon courir ?» ne manque-t-il jamais d’ajouter. «Je suis venu pour participer à une saison Figaro, ce que je n'ai jamais eu l'occasion de faire. C'est un autre exercice de course au large qui me manque» confiait-il à l’arrivée à Saint Barth.

Deuxième acte en été : la vieille et grande dame, La Solitaire du Figaro. Quatre étapes et un parcours de 1717 milles. Décomplexé, Bernard s’y est inscrit avec le même objectif. «Je n’ai pas de plan de carrière en Figaro, ce n’est pas, comme pour la plupart des concurrents, l’objectif de ma saison. C’est une manière d’apprendre de nouvelles choses. Tout ce qui m’arrivera sur cette course ne sera que du bonus. Même une mauvaise place. En Figaro, on navigue beaucoup au contact et j’ai encore énormément de choses à apprendre dans cet exercice. Toute erreur est pénalisante, je dois en éliminer le plus possible et me concentrer là-dessus. De toutes façons, j’ai plus à apprendre en me battant avec les autres qu’en étant loin derrière». Cette Solitaire sera formatrice bien entendu, mais frustrante, puisque alors que Bernard se battait avec talent pour le podium du classement bizuth de la course, sur la dernière étape entre l’Irlande et Cherbourg, juste avant le départ, un concurrent lui a grillé la priorité. Cheminées Poujoulat était alors trop abîmé pour continuer en course, mais Bernard a pu toutefois rejoindre le port de l’arrivée finale, Cherbourg, sans abandonner. A l’issue de la Solitaire, le skipper de Cheminées Poujoulat restait positif : «Cette course aura été malgré tout pour moi très enrichissante même si elle me laisse un goût de pas fini. Je suis très content de cette première expérience en monotypie, elle va me servir. C’est un exercice très spécial et terriblement intense ; Le principe est top, je le savais, mais là, je l’ai vécu».  La vieille dame a manifestement conservé tout son pouvoir de séduction.

Troisième acte en automne : La Route du Rhum-La Banque Postale, une course mythique à laquelle Bernard n’a jamais participé, la faute à un calendrier sportif en Imoca qui ne le lui permettait pas. C’est en Class40 Cheminées Poujoulat que Stamm s’inscrit, une série qui comptait 45 concurrents. Bernard n’en faisait pas mystère, même si cette Route du Rhum-La Banque Postale était inscrite à son programme sportif comme une course d’entraînement sur son chemin vers le Vendée Globe 2012, le skipper de Cheminées Poujoulat reste un compétiteur. «La grande inconnue c’est en fait les adversaires parce que je ne connais pas cette flotte, j’ai très peu navigué dans cette série. Il y a de beaux et bons bateaux, c’est évident, et les premières heures de course permettront surtout de voir qui a de la vitesse. C’est comme ça que je saurai où mettre le curseur» expliquait-il quelques heures avant le départ de Saint Malo. Il ne faudra pas longtemps pour que Bernard prenne les commandes la flotte des Class40, dès le deuxième jour, il mène la danse. Mais le 4 novembre, Bernard contacte son équipe à terre pour signaler une avarie de barre. Commence alors une course contre la montre, dès lors que Stamm a décidé de ne pas abandonner. Alors qu’il avait choisi de contourner une bulle anticyclonique par le nord, la route pour les Açores où il va réparer le contraint à la traverser… Quatre jours après l’avarie, et après une escale technique rapide aux Açores, Cheminées Poujoulat repart. Il n’est plus du tout sur la trajectoire idéale et surtout, il est 31ème et a accumulé 400 milles de retard sur le leader. C’est sans compter sur la force morale de Bernard qui se fixe alors un objectif difficile : être dans le top ten. Et le 20 novembre, au petit matin, Cheminées Poujoulat franchi la ligne d’arrivée à Pointe à Pitre, il est 9ème !
Objectif atteint pour Bernard : «Quand la course reprend ses droits, il faut y aller. C’est sympa quand ça fonctionne comme ça, d’autant plus que c’était une transat compliquée, sans alizés, mais très intéressante, même si l’objectif au départ de Saint Malo, c’était la victoire ».

L’année 2010 se termine après un programme de courses intense pour Bernard qui a rempli la mission qu’il s’était donnée. Désormais, il va se consacrer à son 60 pieds Imoca dont la construction s’achèvera en début d’année prochaine. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le skipper de Cheminées Poujoulat.
 

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