Bernard et Jean : un duo unique et complémentaire

31.07.14, 11:49
Bernard et Jean © Rivacom
L'association de Bernard et de Jean pour la prochaine édition de la Barcelona World Race à bord de Cheminées Poujoulat, annoncée il y a dix jours, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause, les deux hommes, qui comptabilisent à eux deux neuf tours du monde et une soixantaine de transatlantiques, possèdent chacun un palmarès hors-norme. Pas étonnant, en conséquence, qu'ils fassent d'ores et déjà partie des ultras favoris de l'épreuve, unique tour du monde en double, sans escale et sans assistance. Car au delà de l'expérience, le binôme affiche également une même vision de la course au large, une même approche technique et une même ambition.

Voilà plus de vingt-cinq ans que Bernard Stamm et Jean Le Cam bourlinguent, l’un et l’autre, sur toutes les mers du globe, avec les succès que l’on connait. Et si jusqu’ici, ils ont régulièrement couru l’un contre l’autre, c’est aujourd’hui la première fois qu’ils ont l’opportunité de s’associer. « C’est finalement presque un hasard. Il y a peu, nous étions tous les deux dans le même cas : nos cherchions des solutions pour monter un projet. Nous avons su, au même moment, que Mare, le plan Farr mis à l’eau en 2007 avec lequel Michel Desjoyeaux a remporté le Vendée Globe 2008-2009, était disponible. Dans la foulée, les choses se sont faites assez naturellement », rappelle Bernard, double vainqueur de l’Around Alone, heureux de débuter l’aventure avec Jean Le Cam, « un monument de la course au large », comme il dit. Car si le palmarès du skipper Suisse a de quoi faire des envieux, celui du navigateur Finistérien est, sans conteste, l’un des plus complets de la voile française, avec notamment trois victoires dans la fameuse Solitaire du Figaro. Une ligne en commun ? Le titre de champion du Monde IMOCA, décroché pour le premier en 2003 puis 2007, et pour le second en 2006… mais leurs exploits sportifs respectifs ne sont pas l’unique chose qui les rapproche. Issu de la même génération, les deux hommes partagent, en effet, une même vision de leur sport. De ce fait, ils l’abordent de façon similaire, avec un maître mot : simplicité.
 
De nombreux points communs
« Plus c’est simple, mieux c’est car ça a un côté pratique. Mais ce n’est pas notre seul point commun. Par le passé, Bernard a construit ses propres bateaux, il sait donc de quoi il parle. Idem pour moi puisque j’ai créé CDK Technologies dès 1984, avec Gaëtan Gouerou et Hubert Desjoyeaux. Il y a forcément une même culture générale qui nous unit. De plus, nous avons connu des pépins tous les deux… Nous avons notamment perdu un bateau dans la même course. Aujourd’hui, nous démarrons un nouveau projet et nous avons le même engouement. C’est sympa », déclare Jean qui effectue actuellement plusieurs allers et retours par semaine entre Port-la-Forêt et Brest, où le 60 pieds est entré en chantier le 18 juillet dernier. « Ces sept dernières années, le bateau est passé entre plusieurs mains. Il a donc ainsi été modifié à de nombreuses reprises et, aujourd’hui, nous avons beaucoup de données à contrôler, puis à valider ou non. Dans les semaines qui viennent, nous allons devoir déterminer clairement avec quoi nous partons autour du monde, et ainsi faire en sorte que le bateau soit le plus performant possible. La grande question du moment est de savoir si nous passons à la nouvelle jauge ou si, à l’inverse, nous restons à l’ancienne et si oui, comment nous l’optimisons » explique le skipper de Cheminées Poujoulat, qui passe donc une grosse partie de son temps à comprendre sa nouvelle machine avec son acolyte et son équipe technique, composée de Philippe Legros, Ewen Le Clech, Emeric Lynch et Vivien Fraisse.
 
Un projet à deux, du début à la fin
« Comme l’a dit Bernard, actuellement, nous sommes dans une période de choix techniques : voiles, systèmes sur le mât… Ce sont des éléments que nous devons déterminer et nous le faisons à deux. Et pour cause, nous partons à deux ! L’expérience de l’un et de l’autre rentrent en compte et c’est bien car c’est efficace… enfin, normalement (rires) ! Nous allons devoir rapidement trancher mais il n’y a pas que nous. Certains de nos futurs concurrents ont de l’avance techniquement alors nous regardons aussi ce qu’ils font », ajoute Jean, conscient du fait qu’il reste pas mal de travail à effectuer et que le mois d’août, synonyme de vacances pour beaucoup de leurs fournisseurs, ne va pas leur faciliter la tâche. « Reste que nous avons l’habitude de gérer ce genre de situation. Je ne suis pas inquiet », précise le navigateur qui va essentiellement se concentrer sur tout ce qui concerne le gréement, les voiles et les composites dans les prochains mois, alors que Bernard va, lui, surtout s’atteler aux systèmes électroniques et au management du projet dans son ensemble. Quand on parle de complémentarité…
 

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