"Ralentir pour éviter de gérer l’ingérable"

03.02.15, 12:12
Banque images BWR © ThMartinez / Sea&Co
Alors qu’ils naviguent le pied sur le frein depuis plus de 24 heures déjà, afin d’éviter le gros de la tempête générée par les ex-cyclones tropicaux Diamondra et Eunice plantés pile poil sur leur trajectoire, au milieu de l’océan Indien, Bernard Stamm et Jean Le Cam ont toutefois vu le vent se renforcer considérablement depuis hier soir. C’est, en effet, avec 45 nœuds et une mer de plus en plus forte qu’ils composent actuellement mais comme ils ont parfaitement bien anticipé la situation, ils conservent des conditions maniables. "On a ralenti pour éviter de devoir gérer l’ingérable", a expliqué le skipper de Cheminées Poujoulat qui s’apprête cependant à ce que ça reste " sportif " durant plusieurs jours.

La situation actuelle n’est pas simple pour les leaders de la Barcelona World Race. Et pour cause, sur la route du cap Leeuwin, deux dépressions tropicales ont fusionné en une seule tempétueuse. Ce sont donc avec des vents supérieurs à 45 nœuds et une mer forte avec des creux de six à huit mètres qu’ils composent depuis la nuit dernière. " Ce n’est pas super agréable car nous progressons avec un flux de sud,  vent de travers. Le point positif, c’est que comme nous freinons depuis plus de 24 heures pour éviter de nous retrouver au cœur du plus gros de la tempête, ce n’est pas "Verdun "  ", a expliqué, ce matin, Bernard Stamm, qui a donc bien anticipé la situation en naviguant sous-toilé.

 
Sous trois ris seuls
 
" Hier, nous étions sous trinquette avec trois ris dans la grand-voile. Depuis quelques heures, nous n’avons plus rien à l’avant. Nous n’avons donc pas beaucoup de vitesse et nous sommes un peu exposés aux vagues mais ça va bien. Nous en profitons pour faire un peu d’entretien, de matelotage puis manger et dormir car quand nous allons relancer, nous serons toujours dans la dépression et ce sera musclé encore un moment. Mieux vaudra donc être un peu reposé  ", précise le marin suisse qui a encore un peu du mal à évaluer le temps qu’il lui reste encore à devoir faire le dos rond.
 
De l’air encore un moment
 
"Tout va dépendre de la façon dont la dépression va se décaler. Cela étant dit, l’essentiel pour nous est d’avoir réussi à éviter de nous mettre dans une situation de survie. Le timing était hyper mauvais pour nous et, dans une moindre mesure, pour Neutrogena. C’est la première fois que je me retrouve à devoir ralentir en course mais rien ne sert d’aller dans des endroits où on sait que ça ne passe pas. Au final, il n’y avait pas 36 solutions. La seule était de ralentir. Certes, nous avons concédé quelques milles au duo Guillermo Altadill – José Munoz mais c’est comme ça ", souligne Bernard qui commence doucement à regarder la suite. " Pour l’instant, je ne suis pas encore trop entré dans le détail mais il est certain que les jours à venir s’annoncent mouvementés car derrière la tempête, il va nous rester 35 nœuds de vent et ça ne va pas se calmer très vite ".
 
 
 

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