Les alizés, le retour !

06.03.15, 16:42
BWR © Globe Surfer
Après 65 jours de course dans leur sillage, Bernard Stamm et Jean Le Cam sont de retour dans les alizés, confirmant ainsi leur belle inspiration dans cette remontée le long du continent sud-américain. Avec des vitesses autour de 12 nœuds, ils progressent au large du Brésil dans des conditions assez instables et doivent se débattre avec les grains. Pour autant, Cheminées Poujoulat se rapproche avec assurance de l’équateur et les retrouvailles avec l’hémisphère Nord, leur jardin, se précisent à grand pas.

 Il y a quelques jours encore, Bernard Stamm et Jean Le Cam évoluaient encore dans les 40ème, dans des conditions éprouvantes, s’exposant aux vagues à chaque fois qu’ils devaient risquer une tête hors de la casquette pour vérifier les réglages des voiles notamment. Changement radical en ce vendredi et ces premières heures de navigation dans les alizés du Sud Est : " Il fait beau, chaud, ça cogne même ! confirmait le skipper suisse à la mi-journée. Mais il y a des grains alors ce n’est pas facile d’avancer, d’autant qu’en plus il y a du clapot. Ces grains sont assez classiques, certains sans vent, d’autres avec beaucoup de vent. Ce n’est pas très stable mais on est dans les alizés. On devrait garder ces conditions jusqu’au Pot au Noir, c’est à dire pendant encore 4 à 5 jours ". On l’aura compris, si la stabilité des conditions n’est pas forcément au rendez-vous, les deux hommes ont nettement gagné en confort, ne serait-ce que parce qu’ils ont enfin retrouvé des conditions estivales. Un changement de régime bien médité et apprécié par Bernard Stamm : " La bonne nouvelle c’est que même si on est forcément très occupé sous les grains, on a quand même réussi à prendre chacun une douche et à ranger le bateau. C’est quand même pas mal par ici ! On a la pleine Lune alors les nuits ressemblent aux jours ". 

 
Un Pot au Noir redouté
 
Des nuits aussi belles que les jours, qui après l’Indien, le Pacifique et un mois passé dans le Grand Sud donnent le sourire au duo de Cheminées Poujoulat. A ce rythme, l’équateur et l’hémisphère Nord seront à portée d’étrave dans quelques jours. Un nouveau chapitre, l’un des derniers de cette Barcelona World Race, s’ouvrira alors : " Le passage de l’équateur est assez virtuel, c’est une étape supplémentaire, lâche Bernard Stamm. Mais c’est vrai qu’on va se dire qu’on se rapproche encore un peu plus de chez nous. On change d’échelle, on compte différemment. Ca se précise petit à petit mais on n’y est pas encore ". Il ne faut en effet pas perdre de vue qu’avec ce retour au Nord imminent, s’annonce également une nouvelle négociation du Pot au Noir. Et pour la remontée, cette zone de convergence intertropicale souvent très piégeuse, ne semble pas décidée à prendre les airs d’une simple formalité ; enfin pour le moment : " On redoute toujours un peu le Pot au Noir surtout que cette fois-ci il n’a pas l’air clair du tout. On ne sait pas encore où on va passer pour limiter les effets du phénomène ", confirme Bernard Stamm. Autant dire que même dans les alizés, la tempête devrait souffler dans les prochaines heures… sous les crânes des marins.
 
 
Mais au delà de ces difficultés qui se dressent sur leur route, de la fatigue qui s’installe naturellement chez les hommes et la machine, une belle constante demeure : ce plaisir manifeste que les deux marins éprouvent à partage ce tour du monde ensemble et la belle entente qui règne à bord de Cheminées Poujoulat : " Tout va bien à bord, on ne se marche pas dessus, on se donne des coups de mains. On vit bien ensemble ! ". 
 

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