De Dunkerque à Fécamp

06.07.15, 21:53
Tour de France
Après un premier acte Dunkerquois lors duquel seul un parcours côtier a pu être validé, Cheminées Poujoulat et les 28 autres Diam 24 du 38 e Tour de France à la Voile, qui ont démonté puis remonté leur bateau dans la nuit, ont effectué un raid d’une quinzaine de milles entre Fécamp et Etretat, ce lundi.

Partis avec un peu de retard sur l’horaire initialement prévu, les équipages se sont élancés dans des conditions plutôt molles avant que le vent ne se renforce dans la deuxième partie du parcours. Mais ce qui a surtout donné du fil à retordre aux équipages aujourd’hui, ce sont les forts courants. C’est ainsi au plus près des falaises de craie qu’il a fallu jouer pour s’imposer. Bernard Stamm, Damien Guillou et Malo Bessec, qui ont régaté entre la 10e et la 15 e place pendant les ¾ de la manche, l’avaient bien compris, mais ils font partie des nombreux trios à avoir talonné, endommageant leur dérive. Bilan des courses, bien qu’ils se soient accrochés pour défendre leur position, ils n’ont pas pu faire mieux que 20e, une place qui ne reflète malheureusement pas leur niveau de jeu du jour. 

 
Après une journée un peu tronquée, hier, à Dunkerque, la faute à un vent très instable qui n’a pas permis aux organisateurs de valider les manches « stadium », c’est un véritable marathon qui s’est enchainé ensuite pour tous les régatiers. « Nous avons démonté le bateau rapidement pour prendre la route vers 19h30 et arriver à Fécamp autour de 22h30. Dès lors, nous nous sommes activés pour remonter le Diam au plus vite, ce qui nous avons terminé de faire peu avant 2 heures du matin. La nuit a donc été un peu courte  », a commenté Malo Bessec, équipier de Bernard Stamm. De fait, le rythme a été intense, ces dernières 24 heures, pour l’ensemble des teams engagés dans le Tour de France à la Voile qui ont toutefois dû patienter un peu, ce lundi, avant que le vent ne s’installe sur le plan d’eau et que le comité de couse puisse lancer la régate du jour. « Au lieu de 12 heures, nous sommes partis vers 14h30, après deux faux départs. Au moment du coup d’envoi, le thermique n’était cependant pas encore vraiment bien installé. Ce n’était donc pas facile de se lancer, surtout sous gennaker. Reste qu’à ce petit jeu, nous ne nous en sommes pas trop mal sortis en nous plaçant au milieu, surtout que nos réglages et notre vitesse étaient bons. Nous nous sommes ainsi rapprochés gentiment de la bouée d’Etretat. A cette marque, nous étions 13e, dans un paquet vraiment très dense. Nous étions vraiment bien dans le coup », a déclaré le jeune Malouin qui ensuite entamé une longue remontée au près qui a largement chamboulé la hiérarchie pour rejoindre la ligne d’arrivée.
 
Rageant et décevant 
 
« A la côte, il y avait moins de courant et plus de vent. Les virements de bord ont donc commencé à s’enchaîner. C’était vraiment à celui qui irait prendre le plus de risques en rasant la terre. Le hic, c’est qu’aux pieds des falaises, il y a des gros blocs de craie qui tombent dans l’eau. Evidemment, il est impossible de les voir. Nous avons fait une première « touchette » qui aurait pu nous servir d’avertissement, puis nous avons ensuite talonné méchamment », a poursuivi Malo, précisant que la dérive de Cheminées Poujoulat s’est alors trouvée endommagée. « A partir de ce moment-là, nous n’avons fait que perdre. Nous concurrents nous ont remonté un à un. Le fait d’avoir la dérive abimée, ça a vraiment bousillé la performance du bateau. Nous nous sommes cramponnés aux réglages jusqu’à la fin pour éviter de nous faire doubler par toute la flotte mais c’était vraiment dur pour les nerfs. C’était aussi rageant parce que nous étions vraiment bien dans le match avant ça. Cela ne reflète pas le niveau auquel nous avons navigué aujourd’hui », a-t-il indiqué, pas franchement satisfait de finir 20e et de pointer en 22e position au classement général provisoire, mais par ailleurs très impatient de connaitre plus précisément l’importance de l’avarie. « Si c’est seulement la dérive qui est cassée, ce n’est pas trop grave d’autant que nous en avons une de rechange. En revanche, si c’est le puits qui est endommagé, cela va demander plus de boulot » a-t-il déclaré. Dans un premier temps, Bernard Stamm et son équipe ont lutté pour réussir à sortir l’appendice et n’ont finalement pas eu d’autres choix que de le scier. A présent, il leur reste à estimer les dégâts au plus juste et d'y remédier afin d’être d’attaque demain pour les parcours sur le stade nautique programmés à partir de 11h30. Si la nuit dernière a été courte, celle qui s’annonce risque bien d’y ressembler.
 
A suivre donc.
 
 

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