La tension monte, la météo s’affine

27.10.11, 18:54
Images embarquées © ThMartinez / Sea&Co
J-3. Si l’effervescence est réelle sur les quais du bassin Paul Vatine au Havre, la pression devient palpable elle aussi. A bord de Cheminées Poujoulat, l’avitaillement est terminé, les sacs embarqués. Bernard Stamm et Jean-François Cuzon, qui jonglent entre les diverses sollicitations des médias, focalisent désormais toute leur attention sur la météo. Si celle du départ s’annonce relativement calme – bien que défavorable -, ce qui les interpelle, c’est la suite. En effet, dès la sortie de la Manche, les conditions devraient se dégrader rapidement avec un renforcement du vent et une mer de plus en plus désordonnée. Le point avec le co-skipper du bateau.

Jean-François, le départ de la Transat approche à vitesse grand V. Dans quel été d’esprit êtes-vous, vous et Bernard ?
« Toute notre attention est maintenant concentrée sur la situation météo. Celle-ci commence à s’affiner. Bernard observe la situation depuis le début de semaine, de mon côté je m’y mets sérieusement maintenant. Le départ devrait se faire dans un vent maniable mais très vite, nous allons entrer dans le vif du sujet. En effet, à partir du deuxième jour de couse, cela risque d’être assez musclé. Nous allons devoir gérer Cheminées Poujoulat, un bateau neuf, de manière intelligente pour ne pas tout casser dès le début. Ce ne sera pas évident car lorsque l’on est cueilli à froid, on n’a pas encore tous ses automatismes. Et comme au moment où le vent va rentrer, la flotte sera encore très groupée, chacun aura sans doute envie de tirer un peu plus sur la machine, ce qui n’est pas forcément très raisonnable car la route jusqu’au Costa Rica est longue. »
Mais les choses continuent d’évoluer…
«  C’est clair. De fait, nous n’avons pas de bel anticyclone bien installé sur les Açores. Au contraire, nous sommes dans des trains de dépression qui bougent, qui se creusent, qui s’éjectent parfois par le Nord et parfois non… En réalité, notre route va dépendre du trajet de ces dépressions qui peut continuer de varier jusqu’au départ. C’est pourquoi nous observons à la loupe les fichiers. Nous regardons déjà les différentes options en fonction du positionnement de ces dépressions. »
La préparation du bateau est-elle différente en fonction de la météo annoncée ?
« Absolument. Là, nous savons que ça va bouger, que ça va être une machine à laver à l’intérieur donc nous prêtons attention à tout ce qui pourrait céder, à tout ce qui est attaches. Nous faisons en sorte que rien ne frappe ou tape dans Cheminées Poujoulat qui n’a pas encore vécu de mers très fortes depuis sa mise à l’eau. Nous revoyons également l’ensemble du réseau de capteurs et d’alarmes du bord pour être prêts lorsque nous allons nous faire secouer. »
Le reste est prêt ?
« Il reste encore quelques petits trucs à affiner. Aujourd’hui, l’équipe technique est rentrée dans une phase de finition, d’ajustement. Ce matin, nous avons fait une petite sortie en mer pour tester notre « dossier » production d’énergie avec l’hydrolienne. Nous avions aussi quelques réglages à effectuer dans le mât. Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire. »
Quid de l’avitaillement ?
«Les sacs de nourriture ont été composés à Brest. Ils sont à bord à présent. Nous avons fait les choses de façon plutôt classique en embarquant des pâtes, des plats lyophilisés… Après, Bernard et moi avons chacun nos petites envies et nous complétons en fonction, tout en restant raisonnable. Ce qui est clair, c’est que la nourriture n’est pas tout à fait la même si nous savons que nous allons rester longtemps au nord plutôt que de partir vite au sud. Idem au niveau vestimentaire. On essaie de faire au mieux en optimisant le poids. Mais heureusement, Bernard ne fait pas partie de ces skippers qui imposent de couper les manches de la brosse à dents ! ».

 

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