C’est donc au près, dans du vent fort, que le 60 pieds évolue depuis le départ. Reste que cette route est celle que les marins emprunteront pour entamer leur tour du monde en novembre prochain et qu’il n’est pas impossible que les conditions soient similaires. Bernard ne perd donc pas une miette de l’enseignement qu’il peut tirer de cette navigation d’observation sur son nouveau bateau.
Est-ce que tout va bien à bord de Cheminées Poujoulat ?
« Tout va bien, on a passé le Cap Finisterre, et c’est un peu comme d’habitude dans ce coin là : il y a beaucoup de vent et on l’a dans le nez. Ca devrait descendre un peu, mais ça va rester fort et toujours au près. C’est intéressant, d’autant que je vais réemprunter ce chemin pour commencer le Vendée Globe, alors c’est une bonne chose de venir faire un tour par ici. Le bateau se comporte bien, mais ça reste compliqué pour les manoeuvres et il y a beaucoup de boulot pour le mener correctement en solo. Il est plus dur que mes précédents bateaux, mais il fonctionne bien. On a prévu du travail sur les voiles qui devrait régler une partie du problème. Philippe Legros (expert voilerie), qui est à bord avec moi, peut bien étudier la question des voiles, il a le nez dessus et peut voir le moindre détail et les évolutions à apporter. »
Vous êtes partis en tire groupé, à plusieurs Imoca. Où en sont les autres ?
« On ne les voit plus à l’AIS, on est trop éloigné d’eux. On est un peu décroché. Le bateau marche bien lorsqu’il est établi et réglé, mais la difficulté c’est justement de l’établir. Cela me prend un peu plus de temps que les autres pour trouver la vitesse. C’est dû à la jeunesse de ma relation avec mon bateau. Mais nous ne sommes pas si décrochés que cela et je suis plutôt satisfait. »
Le moral est bon, alors ?
« Oui, oui, ça va très bien et je suis heureux de retrouver la navigation au large. Je commence à ressentir un peu de fatigue car je n’ai pas vraiment dormi depuis dimanche soir. Mais il va falloir attendre un peu avant de se reposer, car pour le moment, entre les cargos, la côte et le rail de séparation de trafic, les virements de bord s’enchainent et ce n’est pas de tout repos. »