Le moins que l’on puisse dire, c’est que le convoyage qui a mené Bernard Stamm et Cheminées Poujoulat jusqu’à la capitale Catalane s’est révélé riche d’enseignements. De fait, la première partie, entre le sud Finistère et le sud du Portugal, effectuée en mode course avec quatre autres monocoques IMOCA, s’est déroulée dans des conditions musclées, avec jusqu’à 30 noeuds de vent et une mer dure et désorganisée, notamment au passage du cap Finisterre, alors qu’à l’inverse, la deuxième partie, entre Gibraltar et Barcelone s’est avérée plus tranquille, avec des vents plutôt faibles.

« Comme nous avons eu des conditions de navigations très variées, nous avons pu tester et observer beaucoup de choses. Baston, molle, près, reaching, portant… Nous avons pratiquement eu la complète ! Au final, nous retombons un peu sur le constat que nous avions dressé l’an passé : certaines manoeuvres sont très dures, en particulier avec le génois et le solent. Nous allons donc devoir faire évoluer le plan de voilure. Evidemment, cela attendra notre retour à Brest. En attendant, nous n’avons pas d’autre choix que de rester dans la configuration actuelle même si c’est un peu handicapant car nous perdons beaucoup de temps à chaque manœuvre, et donc du terrain par rapport à nos concurrents » explique Bernard.

Des sensations retrouvées

Pour autant, les motifs de satisfactions ne manquent pas pour le skipper. « Lorsque le bateau est parfaitement établi, ça se passe bien. Il va vite et se comporte agréablement. C’était la première fois depuis le « re-fit » complet de Cheminées Poujoulat que nous rencontrions des conditions très toniques. Le point positif, c’est que nous avons pu tout utiliser normalement, sans contrainte. L’autre point satisfaisant, c’est d’avoir pu constater que le chantier plutôt lourd que nous avons réalisé cet hiver n’a pas eu d’impact sur les performances du bateau, ce qui me permet de retrouver les sensations de l’année passée. Nous arrivons petit à petit à quelque chose de plus abouti. Disons que je commence à entrevoir la configuration dans laquelle je vais m’aligner au départ du Vendée Globe  », détaille Bernard Stamm, avec déjà dans la tête un certain nombre de modifications qu’il souhaite apporter pour continuer de développer et d’optimiser sa monture. Car il le sait, cet Europa Warm’Up sera un parfait entraînement pour le tour du monde et tout ce qui sera pris ne sera plus à prendre. Mais l’important, c’est bel et bien d’être prêt et performant le 10 novembre prochain.

Tester et valider

« Sur cette épreuve entre Barcelone, Cascaïs et La Rochelle, nous ne partirons pas dans une configuration optimale mais si nous nous en sortons bien comme ça, cela signifie que nous nous en sortirons encore mieux après. Nos objectifs sur cet Europa Warn’Up ? Rester au contact et comparer les vitesses avec les autres, qui sont parmi nos concurrents les plus sérieux pour le Vendée Globe, mais aussi de valider l’ensemble de ce qui fonctionne aujourd’hui » souligne le  marin. Premier test, vendredi après-midi, à l’occasion de petits runs de vitesse d’exhibition au large de la cité catalane, avant le grand départ, samedi à 16 heures. En attendant,  Bernard tâchera de recharger un peu les batteries, un peu entamées lors du convoyage, puis peaufinera ce qui doit encore l’être avec son équipe. « Nous devons fignoler l’électronique du bord, chose que nous n’avions pas complètement terminé d’installer avant de venir en Espagne. Nous allons également remettre le bateau à l’eau ce soir. Nous l’avons sorti ce matin pour effectuer un petit « check » de la quille, toute neuve je le rappelle. Nous finissons notre préparation » termine le skipper qui va donc pouvoir commencer à se pencher sur les fichiers météo du week-end.