Adios Barcelona, Oi Cascais!

19.05.12, 17:18
Départ Europa Warm'Up Barcelone - 19 mai Jesus Renedo/sailingstock.com
Comme prévu, à 16 heures ce samedi après-midi, le coup d’envoi de l’Europa Warm’Up a été donné à Barcelone. Cheminées Poujoulat et les six autres monocoques IMOCA engagés dans la course se sont élancés, travers au vent et tribord amure, dans une petite dizaine de noeuds de flux d’est et sous un ciel relativement couvert. A présent, devant les étraves, 900 milles pour départager les équipages, mais aussi quelques pièges, à commencer par une situation météorologique très aléatoire pour les premières 24 heures de course.

« Les difficultés de cette première étape entre Barcelone et Cascais ? Elles sont essentiellement liées à la météo ! », lâchait Bernard Stamm, peu avant le départ. De fait, la mer Méditerranée est réputée pour ses conditions aléatoires, changeantes et imprévisibles et c’est bel et bien de ces trois qualificatifs que risquent d’être marquées les 24 premières heures de cette première édition de l’Europa Warm’Up. En effet, une dépression orageuse se situe actuellement entre la Catalogne et les Baléares. Par conséquent, les premiers milles pourraient bien se révéler particulièrement tordus pour les équipages. « Le vent risque de faire n’importe quoi. Il faudra être opportuniste et concentré. » Auteurs d’un joli départ, tout comme les hommes de Banque Populaire, le skipper suisse et son équipe se sont d’emblée positionnés aux avant-postes alors que cinq de leurs adversaires étaient rappelés à l’ordre pour départ prématuré. Mais si, pour l’heure, la flotte reste compacte, elle pourrait bien se voir éclatée dans les heures qui viennent si certains concurrents se font piéger dans des zones de calmes blancs. « De gros écarts pourraient, en effet, se créer rapidement car le vent va progressivement mollir avant que nous dépassions Ibiza, pour crever littéralement. De quoi mettre nos nerfs à vif !  Heureusement, en mer d’Alboran, le vent devrait rentrer à nouveau, de face et plutôt très fort. A ce moment-là, il ne faudra pas louper la transition car ça risque de partir par devant » annonce Bernard Stamm, conscient du fait que les modèles de prévisions météo pour cette partie du globe évoluent toujours très vite mais que si cela reste conforme à ce qui est annoncé, il faudra faire attention de ne pas se faire distancer et de ne pas casser de matériel afin d’attaquer le détroit de Gibraltar en étant dans le match et en pleine possession de ses moyens. Car là encore, se profile un passage délicat. « Ce n’est jamais anodin de passer à cet endroit. Il y a un trafic maritime monstre et toujours quelques pièges, notamment à cause du courant. Là, nous l’aurons dans le nez. Il faudra être attentif », détaille le marin. Une fois en Atlantique, il ne sera pas pour autant sorti d’affaire puisque c’est encore au près que se feront les derniers milles pour rejoindre le sud du Portugal. « Le près n’est pas l’allure à laquelle Cheminée Poujoulat est le plus à l’aise, on l’a d’ailleurs vu lors du convoyage entre Port-la-Forêt et Barcelone mais le fait de devoir tirer des bords affiche un avantage : cela ouvre le jeu ! » ajoute t-il. Bien régler le bateau, bien lire le plan d’eau et rester au contact : voilà tous les enjeux de cette première étape qui devrait - si l’on en croit les routages qu’a fait tourner Bernard Stamm ce matin - durer un peu plus de quatre jours. Quatre jours d’une intensité rare, on l’aura compris.

L’équipage de Cheminées Poujoulat pour cette première étape entre Barcelone et Cascais : Bernard, Stamm, Gautier Levisse, Philippe Legros, Morgan Guillou et Laurent Mahy.

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