Si l'activité bat son plein dans tous les chantiers des équipes en charge de la préparation des bateaux en lice pour le Vendée Globe, c'est du côté Sud de la Bretagne qu'il faut jeter un œil pour voir les grands monocoques se mesurer. Enchaînant les stages organisés par le centre Finistère Course au Large, Bernard Stamm fait partie des assidus de la classe, rattrapant ainsi le manque de confrontation dont il pouvait souffrir il y a encore peu de temps. Engagements, manœuvres, tests de configurations de voilure, parcours courts, navigation de nuit... à "Port-Laf", les solitaires révisent leurs gammes et ne laissent rien au hasard. Des exercices pratiques qui permettent au skipper de Cheminées Poujoulat de dévoiler un potentiel évident et de se réjouir de l'homogénéité d'un plateau qui promet une régate à l'échelle du globe à compter du 10 novembre : " Nous progressons parce que nous commençons à utiliser le bateau... avant nous cherchions à le finir ! Nous avons une configuration définitive que nous pouvons désormais exploiter. Jusqu'à présent, nous savions que Cheminées Poujoulat allait vite, mais nous perdions du temps dans les manœuvres. Tout ca se comble, nous pouvons maintenant régater au contact et ça c'est une très bonne chose. Il y a très peu d'écart avec nos concurrents, c'est très serré. C'est plutôt rassurant ! Nous prenons nos automatismes ".
L'obsession de la fiabilité
Mais si ces sessions studieuses offrent la possibilité d'une démonstration constructive, elles permettent également au Team Cheminées Poujoulat de "bousculer" une dernière fois sa monture. A l'épreuve du large, l'heure est à la revue de détails la plus complète possible. A bord, on met à mal ce qui doit l'être, on cherche sans relâche la plus petite aspérité, le plus infime accroc afin de s'aligner au départ des Sables d'Olonne avec un destrier sans faille. " Dans tout ce que nous faisons actuellement, un accent particulier est mis sur la fiabilité et à chaque fois que nous faisons une navigation, nous essayons de traquer les défauts. Nous avons été exposés à plusieurs types de conditions et nous voyons qu'il n'y a pas de faiblesse. Il nous reste quelques petits changements à opérer mais c'est de l'ordre du détail ". A cinquante jours de son rendez-vous avec le grand large, Bernard Stamm est un homme occupé mais serein qui confirme chaque jour un peu plus la belle confiance qu'il peut accorder au seul plan Kouyoumdjian de la flotte du prochain Vendée Globe.