" Je me bas avec un front qui génère des petites dépressions et je fais du près là dedans. Il ne faut absolument pas que je passe de l'autre côté parce que derrière c'est de la pétole au portant. Le front est vraiment à surveiller parce que si je me fais prendre, ce ne sont pas quelques milles, ce sont des jours que je perds par rapport à l'arrivée. Cette situation implique beaucoup de manœuvres, des virements de bord, des ris à prendre. A chaque virement de bord, il faut matosser et derrière on a l'impression d'être arrêté. Ca plante des clous, ça cogne, ce n'est pas très agréable. Je vais devoir faire avec cette saleté de front pendant encore bien 24 heures.
Pour le sommeil, c'est la misère. J'ai à peine trouvé le temps de manger. C'est tellement instable qu'il faut être dessus tout le temps. C'est usant parce que le bateau ne veut pas que tu tiennes debout et il n'y a pas trop d'endroits où tu peux te tenir dans le bateau. Il n'y a pas de long bord où tu peux t'installer. J'ai viré il y a une heure et si le vent molli, il faut que je revire aussi sec. Il fait chaud mais s'il n'y avait pas la chaleur, on pourrait croire qu'on est dans le Sud parce qu'il pleut et qu'il fait gris".
A 12 heures ce jeudi, Bernard et Cheminées Poujoulat pointaient à 5 000 milles de l'arrivée aux Sables d'Olonne.