19h30 à bord de Cheminées Poujoulat
" J’étais en train de faire de la météo. Je prenais des nouvelles fraiches avec les nouveaux fichiers. C’est studieux à bord. C’est un peu soporifique côté conditions, pas très dynamique. Mais ce n’est pas simple pour autant. La bulle, je la vois. Elle recule. La technique c'est d'approcher le plus près possible pour raccourcir la route et bénéficier le plus tôt de la bascule de vent due à la courbure des lignes de pression de l'anticyclone. Ca se fait en surveillant de près le baromètre. A bord, il y a un baro qui mesure les centièmes de millibars, le calage de la route peut être très précis. La complexité, c'est de savoir comment la bulle bouge.
En ce moment, elle ne se comporte pas comme prévu par les fichiers météos. Elle a tendance à s'éloigner ou à dégonfler ce qui m'oblige à prolonger le bord vers l'est, mais aussitôt que le vent molli, quel que soit l'angle, il faut empanner fiça pour s'échapper. Là, c'est chaud, parce que s'il se remet à gonfler ou à refaire un peu d'ouest, ça peut être piégeux. Le problème avec les anticyclones, c’est que ça respire ; ça grandit, ça rapetisse, puis ça grandit… Là il est plus petit, mais si il grossit d’un coup, ça devient embêtant.
L'éclaircie nuageuse est aussi un bon indicateur à surveiller de près.
Mais une fois la nuit tombée, c’est moins facile d’appréhender tout ça. De jour on peut observer le phénomène, de nuit ce n’est pas évident.
Je garde ma truffe sur le baromètre. Celui qui arrive à rester le plus près de la bulle en gardant du vent a l'avantage. Meilleur angle, route au but plus courte.
Bon, là ça mollit, alors j’y retourne."