Bernard Stamm poursuit son objectif sur la Solitaire du Figaro. A la barre de Cheminées Poujoulat, Stamm entend bien ne pas se faire lâcher par la meute et rester au contact des meilleurs pour n’en pas en perdre une miette.
C’est la course qui nous tient !
Deux fois vainqueur du tour du monde avec escales, Bernard Stamm est malgré tout surpris par l’intensité de la Solitaire du Figaro. Par son charme aussi, puisqu’il dit que c’est elle qui le fait tenir : «Je ne me suis pas mis dans le rouge sur la première étape, même sans dormir ou si peu. C’est dingue, à terre, à ce rythme tu t’écroules parterre. C’est la course qui nous tient ! ». Pour autant, l’expérience du grand large aidant, le skipper de Cheminées Poujoulat n’était pas inquiet en quittant le port de Gijon, hier matin. Au moment de rejoindre la ligne de départ, qui a été donné à 14 heures, Bernard considérait les conditions annoncées avec philosophie. «Je vais m’adapter, il y a deux fronts à passer, de la molle, des grains et pas mal de vent. Ça va être bottes et ciré, rien de bien inquiétant. L’essentiel, c’est de ne pas se faire lâcher avant d’attaquer les cailloux». Le skipper de Cheminées Poujoulat entend par là, rester dans le bon paquet jusqu’à la marque SN1, au large de Saint-nazaire, qu’ils atteindront cette nuit et après laquelle, la flotte commencera sa remontée le long des côtes françaises.
« Ça va être sport ! »
C’est Jacques Caraës, le directeur de course, qui le dit ce matin, en anticipant les heures à venir. «J’ai prévu de leur conseiller pour la nuit le port de la brassière, de leur balise individuelle et du flash light. C’est toujours bien de le rappeler» poursuit-il. Le passage de SN1 devrait s’effectuer cette nuit. D’ici là, il y aura le passage de front «avec pas mal de vent derrière» prévoyait Stamm. Pour l’heure, le vent forcit régulièrement et la mer se creuse. Cheminées Poujoulat navigue sous génois (24ème) , dans le groupe qui a choisi l’option au-dessus de la route directe. Au cœur de ce groupe emmené par Gabart, outre Bernard, on y trouve aussi Le Cléac’h, Lunven, Péron… Stamm n’a pas perdu le contact. «Je continue de faire le mieux possible pour bien naviguer, aller au bon endroit et trouver la vitesse. C’est loin d’être simple. Il faut rester dans le bon wagon. Tout le monde a le même objectif au fond, il n’y a pas une vérité, chacun la sienne, il faut juste la trouver et certains d’entre nous ont déjà raté leur Figaro».