Depuis leur retour de Grande-Bretagne, après l’Artemis Challenge et la Fastnet Rolex Race, Bernard Stamm s’était concentré sur le pan administratif de son projet tandis que Philippe Legros s’était adjugé une semaine de repos bien méritée. Le stage d’entraînement organisé cette semaine par le Pôle Finistère Course au Large sonnait un peu comme la rentrée des classes pour le tandem, non mécontent de se retrouver de nouveau sur l’eau. Ainsi, après un convoyage effectué lundi, les deux hommes ont rejoint trois autres duos très affûtés : François Gabart – Michel Desjoyeaux, Vincent Riou – Jean Le Cam puis Jérémie Beyou – Christopher Pratt. En clair : trois des plus sérieux de leurs neuf concurrents de la prochaine Transat Jacques Vabre, dont le départ, rappelons-le, sera donné le 3 novembre prochain au Havre. « Ces deux jours ont été intéressants à plusieurs niveau. Nous avons pu observer la concurrence et nous évaluer par rapport à elle. Le premier jour, nous avons enchainé les manoeuvres sur des petits parcours. Philippe et moi avons pu constater que nous commencions à bien les maîtriser et qu’il fallait à présent nous concentrer sur les détails », explique Bernard Stamm. A titre d’exemple, il indique que, dans les virements de bord, lui et son co-équipier doivent encore peaufiner leurs trajectoires afin d’être en mesure de border plus rapidement à la main plutôt qu’au winch ou que, lors des empannages, ils doivent améliorer davantage leur synchronisation.
Tout se joue dans le détail
« Globalement, ça se passe très bien, mais le niveau de la flotte IMOCA aujourd’hui est tel, que tout doit être irréprochable » ajoute Bernard. De fait, il a aussi pu s’en rendre compte lors des speed tests réalisés mercredi, le niveau des quatre bateaux présents est extrêmement proche en termes de performance. « C’est très homogène. La finesse des réglages est primordiale et c’est encore plus vrai dans les conditions que nous avons eues cette semaine : entre 5 et 15 noeuds de vent. Il faut constamment trouver le meilleur compromis entre le cap et la vitesse. Chaque chose compte : le choix d’une voile ou d’une autre, l’utilisation de l’outrigger. Tout est important, c’est pourquoi il faut avoir une vision globale et travailler un ensemble » analyse le skipper de Cheminées Poujoulat qui a notamment pu vérifier que la vitesse de son monocoque est réelle même si elle n’est pas facile à atteindre. « On paie un peu le poids du bateau dans les petits airs, mais ça, on le savait déjà. Il n’en reste pas moins que tout ce que nous avons pu voir lors de ces deux jours est positif et que tout va bien » lâche Bernard, pourtant pas du genre à faire de l’autosatisfaction, et d’ores et déjà impatient de retrouver ses concurrents le 9 septembre, date du prochain stage dans le sud Finistère. Mais d’ici là, lui et son équipe sortiront Cheminées Poujoulat de l’eau dans le but d’effectuer des tests de fréquence de quille et de vérification de l’appendice dans son ensemble. L’opération est programmée lundi. A suivre donc.