Après deux reports successifs du coup d’envoi de la Transat Jacques Vabre 2013, la faute à une météo musclée qui a incité les organisateurs à jouer la carte de la sécurité, le tandem de Cheminées Poujoulat et les 43 autres binômes engagés dans l’épreuve vont enfin pouvoir s’envoler en direction du Brésil. La direction sportive l’a, en effet, confirmé aux alentours de 15h15 cet après-midi. Et c’est à 13 heures pétantes que le coup de canon retentira, comme l’explique Philippe : « C’est important de partir assez tôt car la situation va se compliquer de nouveau en fin de semaine. Une forte dépression est attendue dans le golfe de Gascogne dans la nuit de samedi à dimanche, à tel point que le comité de course envisage une neutralisation des Class40 et des Multi50 à Roscoff. Quoi qu’il en soit, au moment du départ nous devrions bénéficier de conditions plutôt agréables puisqu’un flux d’ouest soufflant entre 10 et 15 nœuds est annoncé. C’est plutôt bien pour rentrer dans le match. Cela nous laissera le temps, à Bernard et à moi, de monter doucement en température » indique le Beg-Melois.
Un golfe difficile
Reste qu’il le sait, très vite le jeu va se corser. Dès le passage de la pointe du Cotentin, le vent devrait tourner au sud-ouest à l’approche d’un petit talweg. Dès lors, les co-skippers de Cheminées Poujoulat et leurs adversaires se retrouveront probablement à tirer des bords pour atteindre la pointe Bretagne. « Ce sera une section du parcours intéressante d’autant qu’il faudra aussi gérer le courant que nous aurons contre nous jusqu’à Barfleur mais qui s’inversera sans doute au moment où nous serons au large de Cherbourg-Octeville. Il y aura du jeu, c’est certain » promet le co-équipier de Bernard, qui voit bien là les premières escarmouches au sein de la flotte des IMOCA.
Pré-décollage en milieu de matinée
Cependant, ce qu’il redoute un peu plus, c’est la traversée du golfe de Gascogne. Et pour cause, celle-ci s’annonce sportive. Pas moins de 30-35 nœuds de secteur ouest sont prévus entre Ouessant et le cap Finisterre, mais c’est surtout l’état de la mer qui rendra la tâche des marins délicate dans cette portion de la course où les petits décalages et les choix de voilure auront leur importance. « Clairement, ce ne sera pas facile car une fois la pointe Bretagne débordée, nous aurons jusqu’à 4-5 mètres de creux. Il faudra aller vite tout en préservant à la fois les hommes et la machine » précise Philippe, malgré tout très impatient de faire route vers les côtes brésiliennes. Lui et son acolyte quitteront le ponton du bassin Paul Vatine à 10h20 demain matin pour passer les portes de l’écluse Quinette à 11h15.