Et le fait est qu’ils ont plutôt bien tiré leur épingle du jeu une fois le bout et le poids coincés dans la quille de Cheminées Poujoulat dégagés lors d’une plongée en baie de Seine. Depuis lors, le duo n’a fait que combler son retard et pointe ce vendredi, après 24 heures de course dans cette 11e édition de la Transat Jacques Vabre, en 5e position à une poignée de milles du leader.
Si ce n’est pas franchement un départ idéal qu’ont pris, hier à 13 heures, Bernard Stamm et Philippe Legros, qui ont donc perdu du temps à se dépêtrer du cordage de mouillage de la bouée de ligne dans lequel ils se sont retrouvés piégés avant de devoir réparer leur faute par un 360° (un tour sur lui-même), les deux hommes ont toutefois réussi à tirer le meilleur de leur machine en baie de Seine et le long de la pointe du Cotentin ainsi que l’explique le skipper Suisse, handicapé par ailleurs par une fâcheuse gastroentérite qu’il traine depuis la veille du départ : « J’ai profité de la pétole en baie pour plonger et retirer le bout et le poids que nous avions de coincés dans la quille de Cheminées Poujoulat depuis le départ. Forcément, après ça, c’est allé tout de suite un peu mieux d’autant que nous avons bien tricoté jusqu’à Barfleur. A cet endroit, nous avons eu un peu peur car notre timing de passage par rapport au courant n’était pas le meilleur mais nous avons réussi à nous abriter le long de la côte. Ainsi, nous avons limité les dégâts. Mieux, nous sommes même parvenus à recoller au peloton de tête » a commenté Bernard Stamm à la mi-journée, concédant cependant que ce joli retour avait été le fruit de multiples manœuvres, la faute à un vent très changeant cette nuit.
Un golfe musclé en perspective
« Actuellement, c’est toujours très instable mais le vent se renforce progressivement depuis le début de l’après-midi. En ce moment, nous avons entre 26 et 27 nœuds et nous progressons au bon plein / petit largue. Dans ces conditions, le bateau est à l’aise. Il file à 19-20 nœuds » indiquait le marin, peu avant de sortir de la Manche. C’est, en effet, il y a peu que lui et ses concurrents de la classe IMOCA ont abordé la pointe Bretagne. « Nous nous sommes positionnés pour passer Ouessant le plus directement possible. Et pour cause, plus tôt nous y serons, moins nous subirons l’influence du courant » précisait Bernard, se préparant, par ailleurs, à affronter des conditions particulièrement musclées dans le golfe de Gascogne. Car en plus d’une mer difficile avec des creux supérieurs à quatre mètres, lui et son acolyte vont devoir composer avec 35-40 nœuds de vent et des lignes de grains violentes jusqu’au cap Finisterre. « Nous abordons cela comme le reste. A nous de faire avancer la machine au plus vite, tout en la préservant au maximum. Si nous ne nous laissons pas surprendre, tout ira bien ».