Bernard Stamm vient d’achever son parcours de qualification pour la Route du Rhum-La Banque Postale. Le skipper du Class40 cheminées Poujoulat a choisi de réaliser cette qualification essentiellement en Manche et notamment sur une partie du parcours de la Route du Rhum.
Retour à Brest
«On va finir par être copain» expliquait Bernard à propos du Class40 Cheminées Poujoulat avec lequel il vient de passer trois jours en mer et en tête à tête. Les 650 milles parcourus dans toutes les conditions ont cimenté le lien entre l’homme et son bateau. A 11 heures ce matin, encore en mer, au large de l’Aber Wrac’h, dans la pétole, contre le courant, Stamm affalait les voiles et lançait le moteur pour regagner Brest, son port d’attache. «Passer le Four sans vent et contre le courant à la voile ce n’est pas franchement utile d’autant plus que la qualif’ est terminée. Il fait grand beau, un peu frisquet quand même et les pêcheurs amateurs sont de sortie. Dans le Four, il y a un vieux pêcheur sur son petit bateau en bois, voiles affalées, le bateau roule d’un côté sur l’autre et lui, il pêche, tranquille, dans ce coin qui n’a rien de paisible… ».
Qualif pratique
Bernard a proposé un parcours avec plusieurs marques à la direction de course de la Route du Rhum-La Banque Postale. Au départ de Port la Forêt, Cheminées Poujoulat est passé par le Raz de Sein pour monter vers Wolf Rock, première marque de son parcours. «C’était du près serré, avec du clapot, peu de vent au début, puis ça s’est levé jusqu’à 23/24 nœuds, une petite entame pas très agréable. Après, j’ai mis le cap vers une bouée sous Weymouth. Le long des côtes anglaises, j’étais au portant, dans du vent relativement fort au début, puis mollissant, mais globalement il y a toujours eu de l’air. J’ai pris la direction du Raz Blanchard que j’ai passé à l’étale, ce qui n’était pas plus mal, ce coin-là avec du vent contre-courant, n’est pas des plus sympathiques. Mon idée était de rejoindre la ligne de départ du Rhum à Saint-Malo pour prendre mes marques. J’ai préféré ne pas passer trop près de la pointe du Grouin, il n’est pas utile de finir une qualification par une mise en chantier… Entre le cap Fréhel et Bréhat, j’ai avionné et ça fait du bien ! Sous petit spi, un ris dans la grand voile, j’étais aux taquets dans les Anglo-Normandes, le plateau des Minquiers, toutes ces caillasses, c’était un sacré exercice de navigation. Du côté de Bréhat, j’ai dû tirer pas mal de bords à contre-courant, Bréhat dans ces conditions, c’est moyen quand même… La nuit dernière, je suis passé au large de Perros-Guirec, à l’intérieur des 7 îles, après le vent a tourné Nord Nord Est, du près, je suis passé bon plein, code 0, gennaker, spi et… pétole ! Plus rien, j’ai affalé et appelé Jean Maurel (le directeur de course) pour lui dire où j’en étais. Ma qualification est terminée et je suis plutôt content de ce qui s’est passé, notamment pour le tronçon entre le cap Fréhel et Bréhat, ça donne une idée des distances. Tu peux croire que c’est vite réglé, ne pas être très concentré et, en fait, ce n’est pas un détail du tout ».
De retour à Brest dans la journée, Bernard fera le tour des améliorations à apporter à Cheminées Poujoulat. Si ce parcours de qualification a permis à Bernard et à son bateau d’entrer en osmose, il est aussi un bon moyen de tester leurs performances et de les optimiser.