Ce mardi, peu avant 14 heures, Bernard Stamm et Jean Le Cam ont largué les amarres, à Brest, pour rallier Barcelone où sera donné le départ de la 3e édition de la Barcelona World Race le 31 décembre prochain. Partis une journée plus tôt que prévu dans leur programme, la faute à un fort coup de vent annoncé au large du cap Finisterre ce jeudi, les co-skippers de Cheminées Poujoulat, qui effectueront, dans tous les cas, une escale à La Corogne (Galice) ou à Sanxenxo (Portugal) afin de laisser passer le plus fort de la tempête avant de reprendre la route, profiteront de ce convoyage de 1 250 milles pour tester les dernières voiles du bateau reçues hier et ce matin, puis valider les derniers détails avec toutefois la prudence comme maître-mot. Et pour cause, pour les deux hommes, pas question de prendre des risques et d’abimer le bateau à un mois de l’échéance.
« Le fait d’emmener le bateau à Barcelone est, effectivement, une nouvelle étape dans notre projet. Nous entamons clairement une nouvelle phase cependant, nous n’entrons pas encore tout à fait dans la course. Certes, nous nous déplaçons : l’équipe, le matériel, le semi-remorque… tout part en Espagne et cela nous rapproche logiquement du départ, mais il nous reste encore différents détails à régler et quelques allers et retours à effectuer entre Barcelone et Brest », explique Bernard Stamm qui avoue que le méchant coup de vent annoncé jeudi, au large du cap Finisterre a quelque peu précipité les choses.
« Nous avons un impératif : être à Paris le 5 décembre pour la présentation officielle de la Barcelona World Race aux journalistes dans le cadre du Salon Nautique de Paris. C’est pourquoi nous partons si tôt. Cela nous oblige à mettre les bouchées doubles mais, finalement, c’est une bonne chose car, comme toujours, plus on a de temps devant soi, plus on en prend pour faire les choses. Maintenant, ce qui est fait est fait », détaille Jean Le Cam, précisant par ailleurs que les dernières voiles du bateau ont été livrées hier et ce matin, et que ce convoyage de plus ou moins une semaine qui débute va justement lui permettre, à lui et à son co-skipper, de tester le petit spi, le code 0 mais aussi le petit gennaker, tous flambant neufs. « Ce sera un peu le moment où jamais car ensuite, il est très possible que nous ne réutilisions pas certaines de ces voiles avant le grand sud », poursuit le marin Finistérien, qui, côté météo, s’attend à rencontrer essentiellement des conditions clémentes dans les jours qui viennent.
Ne pas prendre de risque
« Pour commencer, nous allons avoir du petit temps puis, au milieu du golfe de Gascogne, nous aurons une phase de transition à gérer, avec sans doute une grosse molle à traverser avant de retrouver du vent d’est pour descendre jusqu’à La Corogne ou Sanxenxo où nous allons nous arrêter, jeudi dans la matinée, en attendant que le front passe au large du Portugal. Après 24 ou 30 heures, une fois que la situation se sera calmée, tout comme l’état de la mer, nous repartirons alors au portant », déclare Bernard qui est également accompagné de Philippe Legros, l’un des membres de son équipe technique, dont la mission est d’observer à la fois le fonctionnement de la machine et du duo.
« L’idée est d’arriver à Barcelone avec un bateau en bon état afin de n’avoir qu’à continuer le boulot prévu sans en rajouter. Il nous reste notamment pas mal de trucs à démonter (les voiles, le matos de sécurité…) afin d’effectuer les contrôles de jauge. Plus nous aurons de temps de disponible pour nous consacrer à cela, mieux ce sera si nous voulons le faire proprement », a conclu le skipper de Cheminées Poujoulat dont la monture doit, elle, selon les instructions de course, obligatoirement être présente à Barcelone avant le 10 décembre.
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