Reste que si le programme se densifie copieusement pour tout le monde, Bernard Stamm et Jean Le Cam affichent l’un et l’autre une vraie sérénité, leur expérience mais aussi l’atmosphère légère qui règne en Catalogne en cette période de fêtes de fin d’année les aidant sans doute à appréhender au mieux les dernières heures à terre.
Après une dernière navigation hier, qui leur a permis de valider l’ensemble des systèmes du bord, Bernard Stamm et Jean Le Cam sont à présent concentrés sur la météo du départ et des premiers jours de course.
« Nous avons profité de belles conditions pour tester l’électronique et ainsi nous assurer que tout fonctionne de manière stable, ce qui n’a pas toujours été le cas ces dernières jours. Aujourd’hui, tout marche correctement et à deux jours du départ, c’est bon pour le moral des troupes », explique le marin suisse ajoutant que lors de cette sortie en mer, rien n’a été laissé au hasard. « Nous avons fait le tour des voiles afin de nous assurer qu’elles avaient été remontées comme il faut après les contrôles de jauge, regardé les hydro-générateurs, vérifié les niveaux de charge… Tout a été passé au crible et tout est OK. C’est positif et rassurant car sur un bateau, à chaque fois que l’on modifie ou rajoute un truc, il y a toujours un peu de boulot dernière. Un exemple ? Lorsque nous avons mis les outriggers en place, nous nous sommes rendus compte qu’ils masquaient les antennes GPS du compas et qu’en conséquence, ça buggait. Evidemment, il nous a fallu régler le problème », ajoute Bernard qui peut, maintenant que tout est en ordre à bord de Cheminées Poujoulat, se focaliser pleinement sur la course.
Un scénario pas encore très clair
« A présent, nous rentrons clairement en mode « régate ». D’ici au départ, le bateau ne va plus bouger. Il ne nous reste plus qu’à décharger les choses inutiles ou superflues puis à embarquer les sacs de nourriture, de matériel et d’affaires personnelles tout en prenant soin de les placer aux bons endroits. Partir à deux pour 90 jours de mer implique d’emmener beaucoup de choses et il va sans dire que c’est mieux d’optimiser les placements des poids en fonction de la météo à venir », souligne Bernard qui, comme Jean, commence à se pencher sérieusement sur les fichiers météo depuis ce matin. « Pour l’instant, ça change beaucoup et les modèles ne s’accordent pas. Ce n’est donc pas très clair mais c’est à nous de nous faire l’idée la plus précise possible du scénario que nous allons avoir pour anticiper au mieux. Pour cela, alors que jusqu’ici, nous regardions l’évolution de la situation chacun de notre côté, nous allons maintenant nous mettre ensemble devant l’ordinateur et échanger », déclare le skipper, particulièrement détendu, à l’image de son acolyte.
« Se réveiller un matin et partir »
« Il n’y a pas de stress. Nous sommes bien, ici, à Barcelone, alors on ne réalise pas vraiment que l’on va partir dans deux jours. On sait juste qu’on va se lever un matin et qu’il faudra larguer les amarres. Rien de compliqué en somme », résume Jean Le Cam, avec ce sens incomparable de la formule qui le caractérise. Il ne minimise cependant pas l’exercice qui les attend, lui, Bernard et les sept autres duos de cette troisième édition de la Barcelone World Race. « Un tour du monde, ce n’est jamais anodin mais cela fait six mois que l’on prépare celui-ci. Nous sommes prêts à partir. Il ne nous reste plus qu’à finir un ou deux petits road-books sur l’ordinateur du bord, à rentrer les way-points des zones d’exclusion des glaces dans le grand sud puis à embarquer les derniers éléments informatiques. Dorénavant, la priorité, c’est de peaufiner la météo afin de partir avec le schéma le plus propre possible en tête », termine Bernard Stamm qui, rappelons-le, s’élancera mercredi prochain, à 13 heures, devant la promenade du W Hôtel à Barcelone.