La nouvelle année s’annonçait piégeuse et placée sous le signe de conditions très légères. Dans les faits, si le tableau ne s’est pas révélé d’une simplicité absolue, le « supplice méditerranéen » aurait pu être bien plus pénalisant. Deux jours après les adieux à Barcelone, les premiers concurrents s’apprêtent en effet à saluer Gibraltar, en mode régate. A coup d’empannages, de décalages et de placements en vue de la négociation du détroit et de ses courants très marqués, Cheminées Poujoulat trace sa route dans ce début de course. Un scénario qui convient bien à Bernard Stamm contacté ce vendredi matin. « Ce ne se passe pas trop mal ! Nous avons de la chance avec la météo, ça aurait pu être très différent, même si c’est un peu tendu quand même. On a fait des bons bords et des moins bons bords. On essaye de se rapprocher de Gibraltar. Le vent devrait se maintenir jusqu’à la sortie du détroit », confiait le Suisse, décrivant ainsi les conditions de navigations du moment : « Il fait beau, il y a un ou deux petits nuages, une mer plate et 8/9 nœuds de vent. Nous faisons un grand bord bâbord en direction du Maroc. D’après le pointage de 9 heures (TU), Hugo Boss et Neutrogena ne sont pas descendus chercher la pression ».
Gare aux courants et au trafic !
Au portant en mer d’Alboran, Bernard Stamm et Jean Le Cam ont donc fait le choix d’incliner leur trajectoire vers les côtes marocaines afin de bénéficier de vents plus soutenus et de meilleures dispositions pour aborder l’entrée en Atlantique. Une option différente de leurs concurrents directs Hugo Boss et Neutrogena, restés quant à eux plus « centrés », et qui les place en troisième position au classement de 10 heures (9 heures TU). Mais avant de voir la porte s’ouvrir, il faudra négocier au mieux le détroit et surtout éviter le jeu tourmenté des courants fortement installés au centre de ce passage permettant de gagner l’océan. Autre paramètre à prendre en ligne de compte et non des moindres, le trafic maritime particulièrement intense dans cette zone qui imposera une veille de tous les instants. Interrogé sur le sujet, Bernard Stamm confiait : « Pour l’instant, ça va côté trafic maritime. Nous avons juste parlé à un cargo qui a gentiment modifié sa route. Maintenant, comme on est plus au sud, on ne voit plus de bateaux. On les reverra à Gibraltar ».
Doucement mais surement, les marins de Cheminées Poujoulat prennent leur rythme et entrent dans leur course. « Ce n’est pas encore la routine du tour du monde, avouait Bernard Stamm. On commence tout juste à dormir. On va rentrer dans la routine à la sortie de la Méditerranée. Ca devrait passer sans encombre mais il faut quand même croiser les doigts ». Dans une poignée d’heures, l’océan Atlantique leur ouvrira les bras.