A l’heure où les motifs de réjouissances sont peu nombreux, le superbe début de course de Bernard Stamm et Jean Le Cam sur la troisième Barcelona World Race est de ceux-là. Ainsi, le duo de Cheminées Poujoulat poursuit-il sa belle descente Atlantique, glissant à pleine vitesse vers le Pot au Noir en leader d’une flotte qui livre toujours une passionnante régate océanique. A bord, la concentration est intense et les heures passées à la barre éprouvent les deux hommes qui ne cachent pourtant pas le plaisir qu’ils ont à partager les premiers jours de ce tour du monde.
Après les Canaries il y a quelques jours, c’est le Cap Vert que les équipages de la Barcelona World Race ont laissé dans leur sillage la nuit dernière. Auteurs d’une remontée remarquée pendant les 36 heures qui viennent de s’écouler, les marins de Cheminées Poujoulat en ont profité pour conforter leur statut de leader, même si leurs concurrents directs restent proches. Les alizés de Nord Est leur permettent toujours d’allonger la foulée et d’avaler les milles. Un cocktail météorologique qu’ils goûtent avec gourmandise depuis quelques jours mais qui devrait se tarir d’ici peu. Ainsi, la bonne vingtaine de nœuds qui distribue actuellement ses faveurs risque fort de s’affaiblir pour tomber à une quinzaine ce soir, puis à dix dans la journée de demain samedi, à l’approche du Pot au Noir. Un scénario auquel les marins se préparent, eux qui savent que la négociation de la Zone de Convergence Intertropicale se pose très souvent, pour ne pas dire toujours, en premier juge de paix sur un tel parcours.
"Rivés à la barre jusqu’au Pot au Noir !"
En attendant, positionnés les plus à l’Est du paquet de tête, Bernard Stamm et Jean Le Cam tiennent le reste de la bande en respect, à commencer par Hugo Boss, décalé à 50 milles dans l’Ouest du duo Helveto-Français. Les hommes de Cheminées Poujoulat ne ménagent pas leurs efforts pour maintenir leur rang et aborder au mieux le prochain obstacle, ainsi que le confiait le Suisse ce midi dans un message à son équipe : " Nous sommes rivés à la barre, non stop. Quand les manœuvres sont finies, on est occis ; l’un se colle à la barre et l'autre va à la bannette pour deux ou trois heures. Ca devrait se calmer, mais on est quand même rivé à la barre jusqu'après le Pot au Noir. Sinon tout va bien, bonne ambiance, beau temps et jusqu’à maintenant, bonne météo, donc belle régate !".