Ça déboule sur l’océan pour les concurrents de la Barcelona World Race après 21 jours de course autour du monde. Si pour l’heure, les glissades se conjuguent encore en mode atlantique, d’ici quelques jours, l’Indien et le Grand Sud prendront leurs droits. En attendant, Bernard Stamm et Jean Le Cam assoient nettement leur position de leaders avec plus de 190 milles d’avance sur leur principal rival du moment, le duo hispano-chilien de Neutrogena. Un statut qu’ils confortent à la faveur de conditions favorables dont ils tirent parti à la barre de Cheminées Poujoulat.
Il y a 48 heures, malgré une nette plongée dans l’Atlantique Sud, Bernard Stamm et Jean Le Cam évoquaient un cocktail météorologique étonnant, se rapprochant d’un Pot au Noir pourtant dans leur sillage ; grains, caprices et instabilité de l’air… rien ne manquait. En ce mercredi, l’ambiance est radicalement différente et c’est tant mieux. 20 à 25 nœuds de nord ouest, une vitesse oscillant entre 18 et 23 nœuds, une mer pas trop formée, de quoi teinter la voix de Bernard Stamm d’une bonne dose de bonne humeur : « Ca avance ! Nous avons du vent et pour l’instant dans le bon sens. Ce flux va nous quitter dans peu de temps et puis il y aura une zone de transition un peu molle avant d’attraper la dépression du sud qui va nous amener au Sud Est de l’Afrique. Ensuite, nous allons aller de dépression en dépression en essayant de garder la même le plus longtemps possible ». Si à écouter le marin suisse, la trame des jours à venir semble claire, il y met tout de même un léger bémol : « Il y a quand même des questions stratégiques à se poser par rapport à la zone d’exclusion. Il y aura des choix à faire. Nous allons nous y plonger très rapidement. Mais jusqu’au Sud de l’Afrique, nous connaissons le scénario ».
Coup d’œil dans le rétroviseur
Cette embellie du moment offre donc aux deux navigateurs la possibilité de tracer leur route et surtout de se constituer un petit matelas de plus de 190 milles d’avance sur leurs plus proches concurrents, Guillermo Altadill et Jose Munoz, ces derniers n’ayant pas tiré le profit attendu de leur décalage au Sud, afin de gagner plus vite vers les 40ème Rugissants. Un parti un temps envisagé et naturellement observé de près par Bernard Stamm : « On a pas mal regardé la route de Neutrogena. A un moment donné on s’est dit que c’était tentant. C’est une option qu’on a regardé parce qu’elle ne nous menait pas loin de ce que donnait celle qu’on a choisi. Mais on a surtout essayé d’éviter la mer, parce que c’est quand même très pénalisant. L’autre problème c’est qu’ils vont être proches de la zone d’exclusion et qu’ils vont se retrouver collés à cette zone. De notre côté, on est content de notre choix, mais on les regarde quand même ! ».
Bientôt l’Indien…
D’ici à 4 jours, Cheminées Poujoulat croisera la latitude du cap de Bonne Espérance, le premier des trois promontoires à saluer sur cette Barcelona World Race. Une fois celui-ci passé, et plus précisément le cap des aiguilles, les marins feront leur entrée dans l’Indien, dans le Grand Sud. Des retrouvailles attendues mais qui nécessitent une mise en condition « matérielle » : « Nous allons rentrer dans le Sud et nous savons à peu près quel régime nous allons avoir. Nous allons donc préparer le bateau en conséquence et profiter de la zone d’accalmie qui s’annonce dans quelques heures. Nous surveillons tout le temps le bateau, nous en faisons le tour tous les jours, mais nous allons être particulièrement vigilants avant le Sud ».