Eté indien

26.01.15, 17:02
BWR © Globe Surfer
Depuis 24 heures, Bernard Stamm et Jean Le Cam pointent leur étrave dans l’océan Indien. En effet, hier, à 10h35 (heure de Paris), 24 jours 21 heures et 35 minutes après leur départ de Barcelone, les hommes de Cheminées Poujoulat ont croisé la longitude du cap des Aiguilles, promontoire situé dans l’Est du cap de Bonne Espérance marquant officiellement le changement de terrain de jeu. Une porte que les deux marins ont ouvert en leaders, avec 39 heures d’avance sur le temps réalisé par Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron sur Virbac-Paprec 3 lors de la dernière édition*.

Confortablement installés en tête de flotte depuis dix jours, c’est tout naturellement que Bernard Stamm et Jean Le Cam ont fait les premiers leur entrée dans l’Indien. Un événement suivi par les terriens, mais que les marins ont finalement toute juste remarqué, ainsi que le révélait ce midi le skipper de Cheminées Poujoulat : «Etre leader ça fait du bien, c’est mieux que d’être derrière !  Maintenant c’est un peu virtuel.  On s’est dit avec Jean qu’on avait passé la longitude du cap de Bonne Espérance à peu près 10 /12 heures après ». Pas de grandes festivités à bord donc mais une concentration sur le menu annoncé pour les prochains jours. Après un épisode de vent fort rencontré il y a quelques heures, Bernard Stamm et Jean Le Cam goûtent également avec délectation au plaisir simple mais essentiel que constitue le rayon de soleil du moment. « Le soleil fait énormément de bien parce quand il y a du mauvais temps c’est souvent sous une pluie battante ou un plafond bas ».  Un tableau qui ne manquera pas de se présenter d’ici peu, le Sud ayant cette réputation tenace et souvent justifiée de pays de l’ombre. 

 
Surveiller l’anticyclone
 
Dans les jours à venir, si la préservation de leur statut de premier de cordée va bien sûr rester niché dans un coin de leur tête, la priorité va surtout être d’adapter la stratégie de manière à se ménager le meilleur compromis possible : « « Pour l’instant ce n’est pas trop mal, confiait Bernard. Il y a un anticyclone qui va nous donner du vent dans un bon angle et ce jusque vers les Kerguelen. Mais il y a des moments où on est obligés d’attaquer pour ne pas louper un passage météo et là c’est le cas. Normalement ça passe largement avec l’anticyclone, mais s’il décide de descendre au Sud ça fermera la porte, du coup on est plutôt à avancer ». Autant dire que l’évolution du phénomène sera étudié de manière méticuleuse dans les prochaines heures à bord de Cheminées Poujoulat et que chaque mille gagné dans l’Est est bon à prendre. 
 
*Pour mémoire, les vainqueurs de la précédente édition avaient été contraint à une escale technique à Recife au Brésil lors de leur descente de l’Atlantique.  
 

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