Après près d’une semaine menée tambour battant, à plus de 20 nœuds de moyenne, Bernard Stamm et Jean Le Cam composent avec des vents de nord nord-ouest plus légers depuis de matin. Les deux co-skippers de Cheminées Poujoulat en profitent pour recharger les batteries au maximum et ont d’ores et déjà programmé un check-up complet de leur monture demain. Car si le tandem de Neutrogena est arrivé tôt ce matin à Invercargill, la ville la plus méridionale de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande, afin de résoudre un souci de recharge d’énergie, déclenchant ainsi le chrono pour 24 heures d’escale, pas question pour autant pour le duo de Cheminées Poujoulat de ralentir le rythme. Et pour cause, tout ce qui est pris maintenant ne sera plus à prendre, car, comme l’ont rappelé très justement les marins ce matin, personne n’est à l’abri d’un pépin technique… et cette 3e édition de la Barcelona World Race est encore longue.
" Le vent s’est un peu calmé depuis quelques heures. Cela donne un peu de répit et ce n’est pas un luxe après quasiment une semaine passée à bombarder à plus de 19-20 nœuds de moyenne. Une semaine durant laquelle il était quasiment impossible de mettre un pied devant l’autre sans se casser la figure et où chaque geste était un dossier parce que ça bougeait dans tous les sens. A présent, certes, il ne fait pas beau mais au moins, le bateau est à plat et ça ne tape pas. Un peu de tranquillité, ça fait vraiment du bien et ça permet de se reposer un peu. C’est top ! ", a détaillé Jean Le Cam, joint ce matin par téléphone satellite, précisant que lui et Bernard allaient également profiter de cette accalmie pour faire un tour complet du bateau, demain, afin de s’assurer que tout est en ordre de marche mais aussi réparer ce qui doit l’être afin d’être de nouveau d’attaque lorsque le vent va reprendre des tours.
Pas à l’abri d’un pépin technique non plus
" C’est vrai que nous n’avons plus Neutrogena aux trousses puisqu’il est en escale en Nouvelle-Zélande mais au final, pour nous, cela ne change pas grand chose. Nous sommes dans un certain rythme que nous souhaitons conserver. Et pour cause, nous ne sommes là pour faire de la ballade. Nous jouons nos options météo comme lorsque Guillermo (Altadill) et José (Munoz) étaient à 200 milles derrière nous. C’est d’autant plus important de rester dessus que Bernard et moi, nous ne sommes pas non plus à l’abri d’un problème technique d’ici à la fin du tour du monde ", a souligné très justement le navigateur Finistérien, qui continue donc son bonhomme de chemin austral avec un maximum de concentration et en se satisfait, par ailleurs, d’être désormais " à l’ouest ", depuis que lui et son acolyte ont franchi l’antiméridien, hier après-midi, aux alentours de 17 heures.
L’antiméridien, bon pour le moral
De fait, si cette longitude 180, directement opposée à celle ce Greenwich, matérialise encore un peu plus leur entrée dans les contrées hostiles et froides du Pacifique sud, elle marque également pour eux un " rapprochement de la maison ", comme l’explique Jean : " L’Antiméridien est pour moi une frontière symbolique mais importante car maintenant que nous l’avons passée, les chiffres diminuent. Ils ne sont plus signes d’éloignement mais de rapprochement. En clair, nous nous rapprochons du cap Horn à grands pas et ça, c’est bon pour le moral ", avoue le co-skipper de Cheminées Poujoulat qui s’attend à 24 heures de petit temps avant de retoucher des vents de sud et de relancer alors sa monture en tribord amure.