Un coup c’est mou, un coup c’est la tempête… Au milieu de l’océan Pacifique, les jours se suivent et ne se ressemblent pas à bord de Cheminées Poujoulat, le leader de la 3e édition de la Barcelona World Race. Reste que cette situation a ses avantages : elle permet à Bernard Stamm et à Jean Le Cam d’alterner les moments un peu plus tranquilles, ceux qui laissent la possibilité de recharger à peu près correctement les batteries et de s’assurer que le bateau est toujours au mieux de son potentiel, et les instants un peu plus musclées qui font avaler les milles à vitesse grand V vers le cap Horn.
Car si le duo est solidement installé aux commandes de la flotte, avec plus de 1 150 milles d’avance sur son poursuivant le plus proche ce mardi 17 février, son rythme reste le même que s’il était au contact. Et pour cause, tant que la ligne n’est pas franchie, tous les scénarii sont envisageables et la belle bagarre que se livrent actuellement Neutrogena, GAES Centros Auditivos et Renault Captur fait que derrière, ça ne mollit pas, bien au contraire...
3 Dans les petits airs de la fin de semaine dernière, nous avons pu réparer notre girouette, notre petit gennak et tout un tas de petites choses qui devaient l’être. Aujourd’hui, le bateau est comme neuf ", s’enthousiasme Jean Le Cam, impatient de retrouver de la pression dans ses voiles. " Le vent a du mal à rentrer. En ce moment, nous avons 18 nœuds alors que nous en attendons plutôt 25. Ce matin, nous avons pris un gros grain avec de la grêle. Depuis, c’est assez mou mais nous espérons que ça revienne, à la fois en force et en direction car logiquement, comme nous sommes dans le nord d’une dépression, nous devrions avoir des vents portants et toute une série d’empannages à faire or là, ce n’est pas le cas ", explique le navigateur Finistérien, soulagé, toutefois, de ne plus faire route au près comme cela a été le cas ces dernières jours. " Depuis une vingtaine d’heures, nous avons retrouvé des conditions plus agréables. Ca tape moins et ça fait du bien ", ajoute Jean qui se voit bien franchir le cap Horn dans huit jours environ.
De l’émulation dans l’air
" Finalement, ça avance assez vite ", se satisfait-il, alors qu’il évolue à une centaine de milles de la fameuse porte des glaces. " S’il y a quelques jours, nous avons joué tout près d’elle, en passant parfois même à seulement deux milles de la zone interdite, aujourd’hui, elle n’est absolument pas un problème pour nous car elle est relativement basse et, de plus, il n’y a pas beaucoup de pression au sud ", poursuit Jean Le Cam, assez intéressé par ailleurs par la belle bagarre qui se livrent ses poursuivants, Neutrogena, GAES Centros Auditivos et Renault Captur, au sud de la Nouvelle-Zélande. " Nous regardons les classements toutes les quatre heures pour voir un peu ce qu’il en est. C’est sympa à suivre. Les tandems Corbella- Marin et Riechers – Audigane sont bien revenus ", lâche le co-skipper de Cheminées Poujoulat, bien conscient que l’émulation entre ses adversaires relève la cadence générale de la course. Et que comme la route jusqu’à Barcelone est encore longue et semée d’embûches, il n’est pas question de s’endormir sur ses lauriers.