Alors que le cap Horn se rapproche à vitesse grand V (Cheminées Poujoulat est attendu au rocher mythique dans la matinée du 25 février prochain), Bernard Stamm et Jean Le Cam continuent d’alterner les journées sportives avec celles sensiblement plus reposantes lorsque le vent et la mer se calment un peu. Reste que ce sont avec des conditions météo musclées qu’ils doivent en terminer avec le grand Sud et attaquer leur remontée en Atlantique.
Des vents de nord-est à l’avant d’une dépression subtropicale sont, en effet, annoncés sur le route du leader de la Barcelona World Race, ces prochains jours. Il semble bien que le célèbre cap, le troisième et dernier de ce tour du monde, ait décidé de ne pas faillir à sa réputation…
Après avoir ré-accéléré la nuit dernière et ainsi grappillé une cinquantaine de milles supplémentaires sur ses poursuivants les plus proches entre 19 heures hier soir et 9 heures ce matin, le duo de Cheminées Poujoulat profite, ce vendredi, d’une légère accalmie. De quoi lui permettre de recharger un peu les batteries avant le retour de 30-35 nœuds de nord-est qui devraient se maintenir jusqu’au cap Horn, au moins. " Aujourd’hui, comme c’est un peu plus tranquille, nous veillons à ce que le bateau soit en ordre et dans le meilleur état possible pour affronter les mauvaises conditions à venir. Tout ce qui est susceptible d’être pris par une vague ou par le vent est bien attaché et rangé ", explique Bernard Stamm, soulignant néanmoins que l’état de la mer s’est nettement amélioré dernièrement. " C’est vachement mieux et, en conséquence, c’est un peu plus facile de faire avancer la machine. A un moment, nous avons été relativement lents parce que nous n’arrivions pas à toiler le bateau. Et pour cause, le vent passait de 20 à 35 nœuds et la mer était hyper croisée ", détaille le navigateur suisse répétant par ailleurs conserver un rythme soutenu, même si ses plus proches poursuivants se trouvent désormais à plus de 1 200 milles de son tableau arrière.
Vers un Horn fidèle à sa réputation
" Notre but reste d’aller le plus vite possible. En revanche, ce qui est effectivement différent, c’est que nous n’avons plus de pression directe. Résultat, nous prenons plus de temps pour nos manœuvres. L’avantage de ne pas avoir un adversaire trop proche, c’est que nous avons l’opportunité de prendre un peu moins de risques. Cela étant dit, nous avons quand même un sérieux concurrent et il ne faut pas l’oublier : c’est le Pacifique ", ajoute le skipper de Cheminées Poujoulat qui continue de fonctionner par quarts de cinq heures et qui se voit franchir le rocher mythique balisant la sortie du grand Sud et le début de la remontée en Atlantique dans plus ou moins quatre jours. " Maintenant, nous allons y être vite et forcément, nous surveillons les conditions que nous allons rencontrer sur place car elles s’annoncent musclées. Le Horn n’a visiblement pas envie de faillir à sa réputation. C’est important pour nous de bien nous positionner en vue de ce passage délicat car la mer pourra, potentiellement y être hyper mauvaise ", termine Bernard qui poursuit son chemin par 52° sud, à une petite trentaine de milles de la zone des glaces interdite par la direction de course.