Un peu moins de 48 heures après avoir croisé le cap Horn, Bernard Stamm et Jean Le Cam poursuivent leur remontée et ont laissé ce jeudi matin les Malouines dans leur sillage. Passés à l’Ouest de cet archipel battant pavillon britannique, les marins de Cheminées Poujoulat sont désormais de retour en Atlantique. Des retrouvailles qui ne signent pourtant pas encore la fin des conditions de navigations très inconfortables. L’ambiance machine à laver est toujours d’actualité !
Après le passage au cap Horn dans la nuit de mardi à mercredi, Bernard Stamm et Jean Le Cam ont engagé leur remontée vers l’Atlantique laissant dans leur sillage le détroit de Lemaire et la Terre de Feu. Un parcours semé d’embûches dont les hommes de Cheminées Poujoulat se sont acquittés dans des conditions délicates, notamment dans la négociation de l’île des Etats : " Nous avons fait une approche en tribord avec des grains assez violents et du coup nous avons fini sous toilé à pas mal de moments, confirmait le skipper suisse ce matin. Le passage du détroit de Lemaire a été un peu compliqué avec du courant et du vent qui refusait. Nous avons eu du mal à passer l’île, nous avons du faire du près serré pour la passer sans virer. Tout cela se déroulant bien évidemment de nuit, ce qui n’est pas toujours très rassurant parce qu’on ne voit rien et qu’on ne passe pas loin de la côte ". De fait, la trace du monocoque jaune et noir témoigne d’une navigation très proche de la pointe occidentale de l’île située au large de l’Argentine.
Sortir de la machine à laver
Dans la foulée, le duo a mis le cap sur l’archipel des Malouines avec un vent forcissant pour atteindre les 30 à 40 nœuds. Des conditions qui les accompagnent donc depuis plusieurs heures, prolongent littéralement l’ambiance machine à laver qui fait leur quotidien depuis leur entrée dans le Sud et dont Bernard Stamm manifestait ce matin la hâte de sortir : " Nous allons vraiment être contents de sortir de cette ambiance et de voir la machine à laver se calmer un peu. Ce serait pas mal de pouvoir se tenir debout sans les mains. Encore 3 à 4 jours et ça ira mieux ". La suite promet donc des jours meilleurs et surtout le retour à un semblant de confort à bord, oublié depuis un bon mois. Mais sur la route de Cheminées Poujoulat, un front froid qui remonte rapidement du cap Horn se profile aussi et avec lui le renforcement du vent, de quoi plonger les deux marins en pleine réflexion.
On l’aura compris, le retour en Atlantique n’a rien d’une simple formalité !
© ThMartinez / Sea&Co
