Après 24 heures assez pénibles dans des conditions très changeantes durant lesquelles il a fallu multiplier les virements de bord et rester extrêmement attentif aux réglages, Bernard Stamm et Jean Le Cam, les leaders de la Barcelona World Race, ont retrouvé des vents plus stables - en tous les cas en direction -, depuis hier soir. Mais c’est toujours cap au nord, vers le centre de l'anticyclone planté sur l’archipel des Açores, que les deux co-skippers de Cheminées Poujoulat font route en attendant de virer franchement vers l'est, en direction du golfe de Cadix, dans la journée de demain.
" Entre dimanche soir et hier après-midi, nous avons connu des heures un peu laborieuses car le vent était très changeant, à la fois en force et en direction. Nous avons régulièrement eu des bascules de 60° et ça passait de 10 à 22 nœuds le temps de le dire. Ce n’était pas simple mais avec Jean, nous avons essayé de progresser là-dedans le mieux possible. Notre trace, sur la cartographie, n’a pas dû très chouette parce que c’était franchement la foire, mais nous ne nous en sommes pas si mal sortis en étant à fond dessus, en bordant et choquant en permanence puis en enchaînant les virements de bord en matossant à chaque fois. Autant dire que ça a été une sacrée séance de muscu ! ", a commenté Bernard Stamm, ce matin au téléphone, précisant que si le vent s’est à présent stabilisé en direction, il reste très variable en force puisqu’il passe allégrement de 8 à 28 nœuds.
Savoir être patient
" C’est particulier. Parfois, on se retrouve dans 8 nœuds avec un ris mais quand on renvoie, ca reprend des tours et il faut à nouveau réduire la toile. Il faut donc être présent sur le pont tout le temps, très attentif aux réglages. Mais bon, au final, ça avance correctement même si, depuis un moment, les fichiers ne sont pas conformes à la réalité. Ils nous voient toujours avec un flux plus adonnant que ce que nous avons ", a détaillé le navigateur suisse, alors à 560 milles par le travers de l’île de La Palma, située au nord-ouest de l’archipel des Canaries. " Nous sommes un peu loin pour voir les gens sur la plage mais nous n’avons pas d’autre choix. Pour l’instant, nous continuons de faire du nord et cela va durer encore un jour. En nous rapprochant du centre de l’anticyclone, le vent va mollir graduellement puis nous allons virer et faire carrément de l’est avec de l’air qui se renforcera petit à petit. Notre angle de progression sera plus ouvert puisque nous serons au bon plein, voire au reaching serré. Mais ça, ce ne sera que dans trois jours ", a souligné le marin qui doit donc s’armer de patience pour enfin atteindre les portes de la Méditerranée.