Arrivés à Gruissan dans la nuit, les équipages du 38e Tour de France à la Voile ont entamé le septième acte de l’épreuve, ce dimanche à 13 heures, par un raid côtier de 35 milles.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce parcours a largement relancé la donne puisqu’au classement général, Groupama cède la première place à Combiwest, la faute à un scénario plutôt inattendu qui a scindé la flotte en deux groupes distincts à la mi-parcours, avec d’une part les partisans de la côte et de l’autre ceux du large. Au final, ce sont les premiers qui ont pris l’avantage. Largement même, si l’on en juge par les écarts monstres à l’arrivée, après quatre heures de course. La bonne nouvelle, c’est que l’équipage de Cheminées Poujoulat a misé juste. Au final, il termine 9e et signe ainsi sa meilleure place depuis le début de la compétition.
La journée a commencé par une belle frayeur après que l’équipage de Dynamique Voile / Homkia mené par Aymeric Dary leur refuse une priorité dans le décompte de la procédure de départ et les percute assez violement, endommageant leur étrave bâbord, mais la suite s’est plutôt bien enchainée pour Bernard Stamm, Malo Bessec et Damien Guillou qui se sont montrés plutôt bien inspirés, sur le plan d’eau Gruissanais. « Dans la minute avant de coup de canon, nous avons effectivement pris un petit coup de stress car nous n’avons pas pu éviter les Sablais qui, comme nous, étaient en dessous de la lay-line du viseur et ont abattu pour ne pas franchir la ligne trop tôt. Le truc, c’est qu’à un moment, il s’est retrouvé bâbord quand nous, nous étions toujours en tribord et lancés. Forcément, ça a fait « boom » », a détaillé le skipper de Cheminées Poujoulat, en constatant l’étendue des dégâts sur son flotteur, à son retour à terre. Des dégâts qui ne l’ont toutefois pas empêché de disputer la manche… ni de performer.
Deux options radicales
« Nous faisons une belle manche en terminant 9 e. Car si nous sommes plutôt mal partis suite à cette mésaventure, nous sommes ensuite allés du bon côté, ce qui nous a permis de nous retrouver dans le bon wagon pour rejoindre Valras. Valras où a eu lieu le véritable tournant de la course », a souligné Bernard, qui, à cet endroit, comme les autres, a dû faire un choix binaire, soit partir au large, soit longer la terre, pile au moment où la tramontane est entrée en conflit le thermique. « Nous avons opté pour rester haut, au près serré et forcer le cap pendant que les autres se sont enfoncés dans le refus en partant au large. Au final, nous avons conservé un peu plus de pression et fait moins de route », a détaillé le navigateur suisse qui a ainsi réalisé une belle opération pour finalement s’adjuger la 9e place, son meilleur résultat depuis le début de la compétition, côtiers et parcours construits confondus.
Confirmer
« C’est sûr que ça fait plaisir. C’est d’autant plus vrai qu’il y a eu de nombreux rebondissements lors de cette course et qu’à un moment, pour nous, la photo n’était pas très belle », a indiqué le skipper qui va maintenant confier son bateau à Johann Ensargueix, son préparateur, afin d’être d’attaque à 100% demain, pour les petits parcours en stade nautique qui se joueront face à la fameuse plage des Chalets, celle-là même où a été tourné le film 37°2 le matin réalisé par Jean-Jacques Beineix.Et l’on peut être certain qu’il aura à cœur de confirmer sa belle place d’aujourd’hui.