« Il n’y avait pas de vent dimanche lorsque nous avons quitté le port de Brest, nous avons donc fait pas loin de 10 heures de moteur pour arriver à temps à Port-la-Forêt et prendre le départ avec les autres Imoca. C’est pourquoi on a fait un arrêt à la pompe à Cascais, en prévision du vent faible qui nous attend en méditerranée et qui devrait nous contraindre à faire du moteur à nouveau. »
Après un bon repas et un arrêt à la laverie pour une opération séchage des vêtements mis à mal par 4 jours de navigation au près, Bernard et Philippe Legros ont repris la mer, en fin d’après-midi, en compagnie de Virbac-Paprec 3 qui avait également fait escale dans le port portugais. La nuit dernière a été plutôt tranquille en termes de conditions, mais le vent a repris du souffle dans la journée et la soirée qui s’annonce devrait être bien moins reposante. En effet, 30 à 35 nœuds de vent de face attendent les marins pour aborder le passage, toujours complexe, de Gibraltar.
Le trafic est très intense dans cette zone, et la vigilance y est toujours de mise. « Lorsque l’on navigue au près par là-bas, on passe un coup dans le rail montant, un coup dans le rail descendant et il faut avoir l’œil », a confirmé Gautier Levisse, responsable technique au sein du team Cheminées Poujoulat. Une fois passé le goulet de l’entonnoir de Gibraltar qui ouvre la porte sur la Méditerranée, zéphyr devrait abandonner le navire et ralentir la cadence de Cheminées Poujoulat pour sa remontée vers Barcelone.
Pendant ce temps à Brest, l’équipe technique s’est afférée à ranger, nettoyer et réorganiser la base après le gros chantier de cet hiver. L’organisation du déplacement d’une partie du team à Barcelone était aussi au programme et le fourgon Cheminées Poujoulat est chargé et prêt à descendre, dimanche, vers l’Espagne.
Mais chargé de quoi ? « On emmène de quoi refaire un 60 pieds », a plaisanté Gautier Levisse. « Plus sérieusement, on prend de quoi faire un peu de composite, un peu de matelotage, les pare battages, de la pavillonnerie, l’avitaillement pour les deux étapes de l’Europa Warm’Up et deux voiles d’avant aussi, car pour le convoyage Bernard est parti avec des voiles d’entraînement ».