Dans une ambiance un peu chahutée, le skipper de Cheminées Poujoulat a deux dépressions à négocier devant son étrave et s'attend donc à quelques heures un peu complexe. Pas de quoi effrayer pour autant celui qui même hors course garde un œil sur les concurrents et trouve dans les performances de son bateau de beaux motifs de satisfaction. Dans quelques jours, sonnera l'heure des retrouvailles avec les alizés et le passage, pour la deuxième fois de ce tour du monde, de l'équateur. D'ici une bonne semaine environ. En attendant, le Suisse ne ménage pas ses efforts pour gagner au plus vite Les Sables d'Olonne, encore distants de 5 200 milles.
« Il y a du vent et depuis quelques heures c’est de nouveau le shaker à bord. La mer est dérangée. C’est un peu instable, je suis un coup au reaching, un coup au près, puis de nouveau au reaching. Je vise le centre de la dépression pour choper la bascule et étant donné l’état de la mer, je risque de me faire bien balloter dans la zone sans vent.
La vie à bord ça va. Ca sent un peu le fuel dans le bateau c’est plutôt désagréable. Tout ça en en plus de ma propre odeur (rires). Ce matin, il y a eu une grosse pluie, j’aurais pu nous laver moi et mes vêtements, mais le problème, c’est que je ne suis pas assis sur une boutique de vêtements. Quant on fait ça, il faut être sûr qu’il y ait du soleil après pour sécher et là, ce n’est vraiment pas le cas. Alors je préfère rester sec et sale.
Je vais tricoter à la côte, de toute façon les conditions m’aspirent vers la côte en quelque sorte. Mais ça me semble bien par là-bas. Enfin, j’ai deux dépressions coup sur coup à suivre d’ici demain, donc tout ça peut changer les choses. En tous les cas ces dépressions ne font que passer, je ne devrais donc pas être trop longtemps balloté. »