" L'alizé était un peu musclé. Là ça s'est un peu arrangé. Par contre ça a la particularité d'être plutôt de face. Donc la vie est penchée et le bateau cogne plutôt qu'il ne glisse. Ce n'est pas une allure très agréable mais c'est comme ça. C'est une allure fatigante pour le bateau, il y a des chocs qui se répercutent dans toutes les pièces du bateau. Avant hier, le chariot qui tient la grand voile qui a cassé. J'ai du descendre toute la grand voile et faire un système de secours avec un chariot existant plus bas dans le mât, remonter en haut pour repasser la drisse… C'était un peu sport.
Là je viens des passer l'archipel du Cap Vert, je monte en direction des Canaries. C'est un peu compliqué devant, on ne sait pas trop si l'anticyclone barre la route complètement ou non. Ca dépend où il se place : soit il se décale à l'est et on peut faire le tour et faire du portant, soit il ne se décale pas, auquel cas on passe à droite et on fait tout au près. Je pense qu'il y a des chances que l'on ramène le beau temps en France, donc ça risque de prendre un certain temps. Si c'est comme ça, on va tout faire au près. Ce ne sera pas très rapide. Les routages divergent, mais pour l'instant ils donnent une ETA le 7 février.
Mike (Golding) est à une centaine de milles devant. J'ai perdu pas mal de temps avec cette histoire de grand voile et j'ai perdu du terrain. Il est donc bien devant quand même.
Le tour du monde en 78 jours, c'est une belle performance. C'est aussi une performance d'équipe, car nos bateaux ne peuvent pas tenir ces rythmes là si ils ne sont pas parfaitement préparés. C'était apparemment le cas pour François et Armel. Ensuite les deux skippers ont réussi à faire le tour sans faire trop d'erreurs ou pas d'erreurs trop pénalisantes. Donc chapeau à eux, ce n'est pas facile de tenir ces rythmes là aussi longtemps. C'est une belle performance.
Côté nourriture j'ai encore des bons petits plats de Novaé jusqu'au 4 février et après, il y aura plutôt des nouilles chinoises, des choses que l'on a rajouté au dernier moment en se disant qu'il serait dommage de manquer de nourriture. Normalement je n'avais pas prévu de faire le tour du monde en tant que ça de temps. Donc je vais être obligé d'attaquer le spare. Le steak-frites sera apprécié aux Sables d'Olonne. Et la salade aussi, des trucs frais, des fruits…
En forme ?
Euh, on ne peut pas dire ça. Je pense que c'est compliqué, j'ai maigri un peu et j'ai déplacé la masse. Je n'ai plus de jambes. J'ai des bras, mais plus de jambes. L'autre jour avec l'épisode du chariot, je n'ai pas fait assez attention. Je me suis cramé le dos avec le sel et le soleil. Mais ce sont des petites mésaventures somme toute normales sur une fin de tour du monde".