La situation météo actuelle ?
" Je suis dans le tour de l'anticyclone. Il y a un peu d'air, ça alterne entre un peu de beau temps et des bancs de nuages avec des grains. Le vent n'est pas très établi mais la mer est plutôt belle. Il y a une grande houle, ça a du souffler pas mal au nord des Açores. Je m'apprête à rentrer dans le gros temps. Je ne suis pas loin d'être déjà sur la route directe. Je me positionne plutôt pour avoir un bon angle de vent. Il y a une petite transition où le vent va serrer en fin de journée aujourd'hui et le vent va adonner graduellement pour monter.
L'arrivée ?
" L'arrivée est encore un peu abstraite. C'est à la fois très près et très loin. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il y a encore beaucoup de trajet et dans du vent super fort, peut-être le plus fort de tout le tour du monde. J'y pense quand même, ça se précise. Ca sent quand même le garage !
Finir hors course ?
" Je ne me suis pas posé la question une seule fois de savoir s'il fallait finir ou pas. C'était logique pour moi de continuer ; pour moi, pour mes partenaires, pour le projet scientifique Rivages mené avec Océanopolis. Tout ce qu'on fait là, ça va servir aux autres courses. Forcément, je suis déçu de la manière dont ça s'est passé, mais avec toute mon équipe, on a essayé de donner le maximum dans la préparation. Mais il y a eu ce souci sur la Transat Jacques Vabre et pour mettre le bateau au point, il faut des milles. Ce manque de milles, on le paie aujourd'hui, mais on ne peut pas dire qu'on n'a pas tout tenté. C'est un peu frustrant mais je ne veux pas vivre avec des regrets. Le bateau va super bien, il n'y a pas de problème de structure, mais plutôt des problèmes de préparation.
Le chavirage de Javier Sanso ?
" Je suis très déçu pour lui. Moi j'ai eu plein de petits soucis, mais normalement le bateau revient en état. Pour lui, l'aventure commence : il faut récupérer le bateau, le reconstruire. Mais je suis content qu'il soit sain et sauf. D'ailleurs, il est arrivé sur la même base militaire que celle sur laquelle j'étais arrivé sur la Transat Jacques Vabre. Il a du être secouru par la même équipe que moi.
L'état de forme du marin?
" Ca va parce que j'ai pu me reposer mais mes acrobaties dans le Sud ont tiré par mal sur la bête. J'ai fait un demi tour du monde sans colonne de winch et ce n'est pas parce que je me suis retrouvé hors course que les soucis se sont arrêtés. Je pense que j'ai pas mal perdu du bas du corps".