Lors de la vacation officielle, aux alentours de 5h30 ce matin, Philippe Legros ne cachait pas sa satisfaction de se retrouver en tête du classement. « Je découvre à l’instant que nous sommes devant. C’est un peu virtuel, mais ça fait plaisir ! Je pense que nous avons gagné quelques milles sur Macif et PRB qui sont passés un peu trop près des îles et qui ont donc subi le dévent. Même nous qui sommes passés à 450 kilomètres, nous avons ressenti quelques perturbations » a expliqué le Beg-Melois, avouant par ailleurs que la nuit n’a pas été simple, la faute à un alizé fort mal établi. « C’était franchement pourri. A un moment, un grain nous a obligés à faire une route qu’on ne souhaitait pas. A présent, c’est un peu moins tordu mais le vent bascule quand même de 30 à 40° et varie entre 12 et 20 nœuds. Ce n’est pas agréable du tout car soit on est trop toilé, soit pas assez. En clair, c’est un peu poussif et il faut être vigilant. On règle constamment avec la commande de pilote et on n’est jamais loin des écoutes. Border, choquer, border, choquer : voici le menu » a précisé Philippe, pas très surpris, finalement, de la situation. « La météo est conforme à nos prévisions. L’alizé est un peu mollissant et instable et on sait que ça risque de durer encore un peu parce qu’il y a peu de chances que les choses ce passent aussi simplement que ce que nous indique l’ordinateur ». De fait, le duo de Cheminées Poujoulat, qui progresse actuellement très au large des Canaries, va maintenant devoir négocier au mieux le passage du Cap Vert.

Passer à l’intérieur des îles ou à l’extérieur ? Telle est la question. « Il y a des incertitudes, à la fois sur l’alizé et la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Quelques routages nous font passer au milieu de l’archipel car le vent devrait tourner légèrement au nord-est. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que ce ne sera pas du tout droit jusqu’au Pot-au-Noir » prévient Philippe qui essaie autant que possible de passer un peu de temps avec son co-skipper. « Maintenant que nous sommes bien reposés, Bernard et moi essayons de partager un repas ou un petit moment afin de faire en sorte de ne pas seulement nous croiser lors des passages de quarts. C’est sympa. Le moral est bon et en plus, il y a zéro bricole à faire sur le bateau. Nous n’avons aucune raison de nous plaindre ! »